Chronique Album
Date de sortie : 17.04.2006
Label : Deltasonic
Rédigé par
Raph, le 30 juin 2006
Inventif, décapant, absurde et follement excitant, voilà parmi d’autres qualités ce qu’était Who Killed The Zutons, album essentiel qui avait révélé le combo de Liverpool comme l’un des plus prometteurs de la nouvelle génération. On attendait donc beaucoup de ce nouvel opus, qu’on imaginait creusant un sillon déjà bien tracé par le groupe. C’était mal connaître The Zutons, qui s’aventurent ici bien souvent sur des terrains où on ne les attendait pas.
Le gimmick accrocheur et organique de Little Things We Do, le saxophone et le pont énormes de Why Won’t You Give Me Your Love, ou l’inquiétante vibration de Hello Conscience (Dirty Dancehall, ça vous dit quelque chose ?) confirment un style déjà magistralement éprouvé il y a deux ans, et raviront à n’en pas douter tous les puristes experts ès Zutons, qui retrouveront également un certain goût du kitsch (chœurs omniprésents, imagerie très colorée,…), et des textes un peu naïfs, un peu enfantins, mais toujours très malins.
Pourtant, le saxophone se fait généralement plus discret et les rythmiques un peu moins énergiques, comme symboles d’un groupe en train de muer. Les teintes jazzy se confirment (Oh Stacey, I Know I’ll Never Leave, You’ve Got A Friend In Me), l’attrait pour les western s’affirme (Secrets, Someone Watching Over Me), sans pour autant dénaturer ce Tired Of Hangin Around, qui balance parfois entre Ennio Morricone et Van Morrisson, période Moondance. Là où Who Killed The Zutons jouait tout sur la fraîcheur et l’énergie, ce deuxième album semble plus posé, plus réflechi, plus adulte.
Entre conservatisme et nouveauté, les Zutons semblent avoir trouvé un équilibre certain, dont l’un des points culminants est sans doute How Does It Feel ?, parfait condensé de l’univers musical du groupe. Et si quelques ratés jalonnent le parcours, les Zutons, plutôt que de s’enfermer dans une petite case, scrutent l’avenir à la recherche d’horizons nouveaux. Et le ciel semble bien dégagé…