logo SOV

They're Gonna Be Big Festival

Paris, du 22 au 24 octobre 2024

Live-report rédigé par Jean-Christophe Gé le 29 octobre 2024

Bookmark and Share
mercredi 23
C'est parti pour la deuxième soirée du They're Gonna Big Festival, et ça démarre plus fort qu'hier dans tous tous les sens du terme !


Même si le chanteur de YOBS a la voix en vrac, il va compenser par un surcroît d'énergie. En concert le son du groupe est (encore) plus abrasif que sur leur premier EP. A propos de Crackups la veille, j'évoquais un retour du punk old school, avec ce quatuor de Liverpool on est en plein dedans, proche du punk de Subhumans au début des années 80.

Le groupe va droit au but et fait dans la simplicité, le guitariste n'a que deux pédales (toutes deux de disto), le batteur est un métronome avec caisse claire, grosse caisse et symbales, et le chanteur donne tout ce qui lui reste de voix. Forcément, à quatre, le résultat est plus sobre que IDLES, mais ils ont tout de même une belle présence sur scène, ou devrais-je dire dans le public car dès le troisième titre le chanteur plonge pour lancer un pogo. Pas mal en ouverture de soirée !

Are they gonna be big ? Je ne sais pas quel "marché" existe pour le punk vintage, mais ce serait plutôt une bonne nouvelle pour tout le monde. En tout cas, sur scène, ils sont déjà big.




Direction Berlin en passant par le Supersonic Records pour embarquer pour découvrir un duo de chanteuses originaires d'Afrique du Sud et leur batteur. Ce soir nous voyageons entre les continents et les styles musicaux. Crow Baby font plutôt dans le rock progressif, ça c'est la touche allemande, mais à trois il n'y a pas la place de devenir prise de tête et leur ponts complètement déstructurés sont agréablement déstabilisants. La batterie semble trébucher, les voix s'entrechoquent puis reprennent des petites ritournelles inoffensives.

Même s'il n'y qu'une seule guitare, un bon usage du multi-effet ouvre beaucoup de possibilités et multiplie les ambiances, même au sein d'un morceau. Faisant les choses avec mesure, la basse est bien ronde et claque bien pour insister sur les rythmes psychédéliques.

Are they gonna be big ? Je ne sais pas, mais j'aime bien. Leur musique est peut-être un peu trop spéciale, mais vu le merchandising arborant toute une série de jolies casquettes et un fanzine, elles ont la possibilité de développer l'aspect visuel pour convaincre les foules. Après tout, elles ne sont pas plus bizarres que Feist.




Pendant que ça plane au Supersonic Records, les Piss Kitty ont pris possession de la Seine Café, la chanteuse profite de l'absence d'estrade pour chanter au milieu du public, face au groupe. Leur punk, plus que post, est assez basique. La communication passe par la musique, mais quand la chanteur annonce Coming Friday, nous savons que la chanson sera spéciale. Après une longue intro à la basse, le morceau part en vrille bruitiste comme si CRASS avaient écrit des chansons d'amour : ce soir on revisite les classiques du punk. Le morceau qui suit, est également plus lent et permet au groupe de s'exprimer davantage.

Are they gonna be big ? Pour cela le groupe devra encore développer ses chansons pour émerger dans un style très classique.




Retour au Supersonic pour le seul groupe américain du festival : Keep. Dès les premières mesures, j'aime leur son, très ample avec de la distorsion sur tous les instruments. Mais la vraie surprise est d'entendre une voix dont je n'identifie pas tout de suite la source. Sur le devant de la scène, pas de microphone, les deux guitaristes et le bassiste sont muets et forment un mur qui cache le batteur au fond de la scène qui assure également le chant.

Au fil des titres, la voix se chauffe et leur shoegaze gagne en intensité et en originalité. Déjà auteur d'un album, le groupe est très en place, et livre un show enthousiasmant.

Are they gonna be big ? Oui, au moins au niveau d'autres groupes américains de quatre lettres comme DIIV ou Dehd.




Séduit par Keep et guère convaincu par ce que j'ai entendu de Yumi And The Weather sur les plateformes digitales, je profite du set jusqu'au bout et m'accorde un débriefing avec des festivaliers avant d'aller écouter Search Results à la Seine café. Les Irlandais chantent à tour de rôle, comme s'ils cherchaient leur voix/voie. Chaque membre influence l'ambiance du morceau, plus expérimental quand c'est le tour du batteur, plus violent quand c'est celui du guitariste qui a pourtant l'air inoffensif.

Are they gonna be big ? Même s'ils ont déjà sorti un album, Search Result sont encore très verts et se cherchent toujours entre punk et un son plus clair voire jazz.




Changement d'ambiance pour le dernier groupe de la soirée. Dans une programmation dominée par le (post) punk et le shoegaze, Monster Florence nous offrent une pause rap. Ils sont à l'opposé de Keep qui les ont précédés sur la scène du Supersonic. Cette fois ci il y a trois chanteurs en première ligne qui se répondent comme les acteurs d'une même pièce. La batterie et la guitare jouent des riffs percutants qui sont bien plus efficaces que juste des samples. Pour son premier concert en dehors du Royaume Uni, le groupe semble avoir déjà un public parisien qui connaît leurs paroles, la complicité a été immédiate.

Are they gonna be big ? Je ne suis pas spécialiste du genre mais cela semble pas mal parti pour eux.



artistes
    YOBS
    Crow Baby
    Piss Kitti
    Keep
    Yumi And The Weather
    Search Results
    Monster Florence
photos du festival