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Kai Fish

Paris, Flèche d'Or - 1er octobre 2011

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Samedi dernier, la Flèche d'Or organisait sa seconde soirée du label City Slang. Après les venues de Junip et Menomena en 2010, ce fut au tour de Dear Reader, Love Inks et Eleanor Friedberger, mais aussi de Kai Fish And The Light, d’investir la salle parisienne.

Les américaines de Dear Reader ouvrent le bal dans une Flèche d’Or un peu désertée, peut-être pour cause de Nuit Blanche. En formation réduite pour la dernière date de leur tournée, les deux américaines présentes sur scène nous offrent un petit set dépouillé, oscillant entre folk et chanson. Piochant dans les titres de leur premier album et dans un nouveau disque à paraître en novembre, la trentaine de minutes de leur concert est somme toute bien agréable pour un début de soirée.

La suite est malheureusement beaucoup moins plaisante. Kai Fish And The Light ont démarré leur concert dans un véritable brouhaha d’instruments. Est-ce annonciateur d’un concert musclé et noisy ? Contre toute attente, le son bruyant en terme d’entame ne sera nullement reconduit par la suite et on peut s’interroger sur les raisons de ce départ en fanfare. En effet, les titres joués sur scène sonnent très pop et lorgnent parfois assez étrangement vers le blues. Kai semble content d’être là et nous rappelle que son album, tout juste sorti, fut enregistré un an auparavant à une dizaine de minutes de la Flèche d’Or. Toutefois l’envie affichée par le bassiste des Mystery Jets ne suffit pas pour inverser la donne.
La voix de Kai déraille à certains moments, des solos de guitares assez indigestes viennent se perdre au beau milieu de certains titres, et les compositions issues de ce premier effort Life In Monochrome ne sont pas vraiment accrocheuses. Bref, Kai Fish et son groupe ont bien du mal à se rendre passionnants. Les quarante minutes de concert deviennent au fil du temps de plus en plus longues. Certains fans présents semblent pourtant ravis du spectacle et j’aurai vraiment aimé partager leur enthousiasme. Mais rien n’y a fait...

Love Inks vont fort heureusement corriger le tir. Même si la chanteuse Sherry Leblanc annonce d’emblée être souffrante et demande au public de se montrer indulgent avec les possibles problèmes de voix qu’elle risque de rencontrer, le concert des américains est très rafraîchissant. Les trois musiciens, accompagnés d’un séquenceur/boite à rythmes pratiquent une électro-pop aux réminiscences cold-wave très convaincante. Certes les versions live ne diffèrent pas véritablement de celles présentes sur leur excellent premier album E.S.P., cependant leur concert a le mérite de sonner live malgré une instrumentation minimaliste assez simple. La Flèche d'Or retrouve enfin de jolies couleurs.

Eleanor Friedberberg, moitié de The Fiery Furnaces, avait pour tâche de conclure cette soirée. En solo, et sans son frère, la fille à la frange a sorti en juillet un album à tendance pop, bien éloigné des efforts garage voire post-punk publiés précédemment par le duo. En live, la tendance est beaucoup plus intimiste. A plus de 23h et seule sur scène, Eleanor nous livre des versions dépouillées et intimistes de son opus Last Summer. Effort courageux ponctué de quelques petites fausses notes venant gâcher sa prestation. La chanteuse s’en amuse même en se reprenant, ce qui est tout à son honneur. Son léger manque d’assurance sur scène ne l'empêche pas de nous livrer quelques inédits, en prévision d’un EP. à sortir.

Si son concert ne restera pas dans les anales de l’histoire de la musique, le côté attachant de celui-ci nous aura tout de même permis de repartir de cette soirée assez satisfait.