logo SOV

The Big Pink
Sissy & The Blisters
Mozart Parties

Londres, The Garage - 20 février 2012

Live-report par Vincent Poisson

Bookmark and Share
Comme chaque année au mois de février, l'hebdomadaire musical anglais NME organise sa cérémonie de récompenses appelée NME Awards, précédée de nombreux concerts s'étalant sur plusieurs semaines. Le but est simple : proposer au public des soirées où se mélangent découvertes du moment et artistes confirmés. On ne peut s'empêcher de penser au Festival des Inrockuptibles, équivalent français de cet événement, bien que le magazine français ne clôture pas son festival par une remise de prix.

Ce soir là, l'affiche rassemble trois groupes, dont The Big Pink en tête d'affiche. Il faut se rendre dans le quartier d'Islington, au nord de Londres, pour arriver au Garage, salle pouvant contenir tout au plus quelques centaines de personnes. Vue de l'extérieur, la salle ne paye pas de mine, la porte sombre et l'agent de sécurité ne faisant que renforcer cette impression. A l'intérieur, le premier groupe, Sissy And The Blisters, mi-anglais mi-australien, a déjà commencé à délivrer sa musique garage rock, genre musical actuellement très adulé par les jeunes groupes anglais. Il faut peu de temps pour déceler une certaine similarité entre quelques unes de leurs chansons et celles de The Horrors, dont les chanteurs respectifs partagent plus ou moins le même look. Ce qui n'empêche pas au groupe de faire preuve d'originalité, passant d'un rock vif et puissant à des chansons plus calmes. Les quelques dizaines de personnes présentes en ce début de soirée sont attentives, malgré une certaine irrégularité dans la qualité des compositions. Le groupe a visiblement encore du chemin à faire avant de pouvoir offrir un peu d'originalité au public.

Suivent les plus attendus Mozart Parties, auteurs d'un unique EP mais pas méconnus des lecteurs de NME, en particulier depuis leur signature chez Merok Records, dont Milo Cordell, membre de The Big Pink, est le fondateur. On se souvient entre autres de Crystal Castles et Klaxons, signés très tôt chez Merok avant d'exploser quelques mois plus tard sur la scène indie. Mozart Parties joue ce soir un de ses premiers concerts, chose surprenante compte-tenu de la capacité du groupe à maitriser son répertoire. Les mélodies entrainantes des quelques titres joués se marient à la voix douce du duo de chanteurs, une fille et un garçon d'une vingtaine d'années chacun, rendant ainsi leur pop très agréable à l'écoute, à l'image de Noah And The Whale, en particulier lorsque Laura Marling tournait encore avec eux il y a quelques années. On trouve là des artistes enthousiastes et heureux d'être sur scène. Le groupe joue une demi-heure et s'en va. Leur album devrait bientôt nous en dire un peu plus sur leur univers.

La bière coule à flot et la foule devient compacte quelques minutes avant l'arrivée de The Big Pink sur scène. Le groupe se présente avec une formation différente de la tournée du premier album. La basse a été remplacée par un synthé et un ordinateur, tandis que la batterie se fait discrète, souvent recouverte par les nappes électroniques. La motivation de Robbie Furze est intacte, le chanteur mène le groupe avec entrain, donnant de la voix et mettant ses tripes à chaque chanson. Dès le début du set, Stay Gold et Hit The Ground (Superman) donnent le ton mais l'ambiance chaleureuse ne fait pas long feu, le virage pop du groupe se révélant décevant.
Les nouvelles chansons manquent de rythme et ne sont pas adaptées à des sons plus synthétiques qu'acoustiques. Ils font de leur mieux pour changer la donne mais il faudra attendre les dernières minutes du concert pour voir Robbie enchainer les longs solos de guitare, réveillant le public avec Lose Your Mind en guise de dernière chanson. Le groupe quitte la scène au bout de cinquante-cinq minutes, sans rappel.

The Big Pink a ce soir laissé le goût amer d'une prestation trop faible, pas à la hauteur des attentes d'un public impatient de découvrir ce que vaut le groupe plus de deux ans après son premier album.