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Mozart Parties
New Build

Paris, Flèche d'Or - 24 mars 2012

Live-report par Julien Soullière

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Un Club Folamour, trois groupes, une bonne heure de retard. Si le staff de la Flèche d’Or s’était décidé, et je ne sais trop pour quelle raison ils auraient fait ça d’ailleurs, à respecter ce sacro-saint principe de ponctualité, j’aurai tout juste eu le temps de me glisser dans mes frusques de lumière pour apprécier les sons balancées par Al Doyle, réquisitionné par la salle parisienne le temps d‘un DJ set. Sympathique, mais, en fait, bien plus cruel encore: tout le sel de la soirée se prénommait New Build, et il eût été dommage de ne pas s’en délecter. Surtout que, si le set fût bien plutôt court (où était-ce seulement une impression ?), il s’est aussi montré très bon. Je rembobine.

Essoufflé faute d’être sportif, je pénètre dans les lieux sans passer par la case vestiaire. Erreur, car même si l’heure n’est pas encore aux grandes chaleurs estivales, cette foutue salle sait comment conserver la moiteur qui pénètre en elle. Plus que de ne pas avoir le temps, c’est l’envie de faire machine arrière qui me manque : des jeux de lumières, une musique très orientée eighties... mon plus proche voisin, à qui je posais la question bien que me doutant de la réponse, me confirme que se sont les anglais de New Build qui s’apprêtent à monter sur scène.

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Et les voilà d’ailleurs qui arrivent, noyés sous la fumée qui enveloppe la petite scène depuis de longues secondes déjà. La petite troupe rejoint ses instruments le plus tranquillement du monde, mais les connaisseurs remarqueront bien vite, et ce bien que la luminosité soit faible, que l’ami Felix Martin n’est pas de la partie. Al Doyle l’en excusera bien sûr, prétextant une maladie. « Il est à l’hôpital », nous avouera-t-il par la suite.

Clair, ample, puissant. Voilà les mots qui viennent en tête dès lors qu’il s’agit de décrire le son propulsé par les enceintes toute le set durant, du Mercy d’ouverture (choix amusant au vu du titre dont est affublé le morceau) au Misery Loves Company de fin de set. Rien à voir avec la puissance relative dégagé par Yesterday Was Lived And Lost, rien à voir avec toutes ces choses que l’on a pu entendre résonner dans cette salle tant de fois par ailleurs. Ici, tout prend à la gorge, tout vous tape de l’intérieur, vous retourne, les percussions en tête.
Sur scène, les six musiciens prennent leur pied, et le public semble être dans un état d’esprit tellement proche que je ne sais plus bien au bout d’un temps qui challenge qui dans cette histoire. Que l’on considère la première partie de la prestation, plus orientée funk et dead notes, ou la seconde, marquée par des morceaux à forte teneur en dance (Behind The Shutter, The Third One, Do You Not Feel Loved?), la Flèche d’Or ne semble pas encline à ralentir la cadence. Je la comprends, et prends part, non sans une certaine retenue, à la grande fête qui est née devant mes yeux.

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Décontracté, l’œil foncièrement rieur, le leader de la formation annonce une fin prochaine. Celle du set, il ne reste plus qu’un titre avant le tombé de rideau. Une pilule d’autant plus difficile à avaler que Do You Not Feel Loved? est encore dans toutes les têtes. Un morceau dantesque en diable, à vous retourner salle et estomac, voilà ce qu’a été le clou de la soirée.

C’est donc sur Misery Loves Company que New Build tire sa révérence, et le groupe à de quoi être fier : ce soir, ils ont réussi à balayer LCD Soundsystem et Hot Chip des esprits. Ce soir, il n’y avait qu’eux. Et nous. Et ça, ça a fait un bien fou.
setlist
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