Si The Courteeners remplissent aisément des salles du type O2 au Royaume-Uni, c'est au Point Éphémère que les mancuniens faisaient leur retour sur une scène française vendredi dernier pour la promotion de leur dernier effort
Anna.
Après une journée climatiquement irlandaise - pluie, giboulées, vent - c'est finalement sous le soleil de fin de journée que nous sommes arrivés à Jaurès. Il est à peine vingt heures mais l'intérieur comme la terrasse affichent déjà complet. Le temps de discuter avec quelques visages familiers que la salle ouvre et que nous nous dirigeons vers le bar à peine ouvert.

Pas de première partie et c'est finalement à vingt et une heures trente que les cinq musiciens prennent place sur scène. Enfin. Une majorité du public arrivé en même temps que nous commençait à trouver le temps long. Un peu tendus, c'est avec
Are You In Love With A Notion? que The Courteeners débutent leur set. Si Liam Fray semble se détendre après ce premier titre, ce n'est visiblement pas le cas de Daniel Moores, le guitariste, qui assure le service minimum. Malgré une foule peu compacte, les quelques mancuniens présents dans la salle comblent rapidement le déficit de pogo, cris et pintes de bière levées à bout de bras, encourageant le groupe à se lâcher.
Lose Control permet enfin au groupe de se détendre, Liam Fray plaisantant même avec la salle. Il faut bien admettre que The Courteeners est avant tout un groupe de scène à qui le rock convient beaucoup mieux que le côté indie-électro d'
Anna. Les titres s'enchainent rapidement jusqu'au dorénavant classique
Van Der Graff repris en choeur par les ados du premier rang.

Michael Campbell, à la basse, semble prendre un pied quasi cosmique. Dubitative quant au look du frontman récemment - inspiration Morrissey années quatre-vingt - j'oublie vite cet écart vestimentaire/capillaire au profit de son engouement scénique.
When You Want Something You Can't Have est interprété magistralement et la setlist, relativement courte de quatorze titres, s'achève avec l'anthémique
Not Nineteen Forever. Le groupe reviendra finalement pour trois titres :
Take Over The World,
Here Come The Young Men et
What Took Your So Long.
Setlist efficace, prestation professionnelle, propre et carrée, The Courteeners ont offert au public parisien un concert de qualité. Bémol : le manque de hargne auquel on aurait pu légitimement s'attendre de la part d'un groupe qualifié indie en quête de reconnaissance européenne. Un écueil que l'on espère unique.