David Gedge l'avait promis l'année dernière lors de son passage à la Boule Noire de Paris. Il reviendrait dans un an pour interpréter les chansons de
Hit Parade. Car après
Bizarro et
Sea Monsters, c'est au tour de la compilation de 45 tours de bénéficier d'un traitement live dans son intégralité. Celle-ci est née de ce pari un peu fou consistant à sortir chaque premier lundi du mois un single en vinyle comprenant en face-A un inédit composé par The Wedding Present et en face-B une reprise toute aussi inédite.

Vers 21 heures, la lumière s'éteint dans la Maroquinerie, et une musique expérimentale vient se conjuguer au rideau en velours rouge situé en fond de scène. On a l'impression d'entrer dans une dimension Lynchienne. Pourtant c'est bien David Gedge, chemisette noire de rigueur, et ses trois musiciens qui investissent la scène et démarrent leur set avec l'excellent
Interstate 5. Curieusement la version est un peu en retenue, le son n'est pas des plus forts (ce qui en soit n'est pas dramatique). Un peu comme s'il manquait quelque chose. Fort heureusement tout rentre dans l'ordre très rapidement et dès le troisième morceau,
Brassneck, un des grands classiques de
Bizarro, la bande à Gedge dépote. Comme à son habitude, le groupe va « s'échauffer » en exécutant quelques chansons de son répertoire avant d'entrer dans le vif du sujet.
Une autre habitude que David Gedge a pris ces dernières années, c'est de changer le line-up de sa formation. Exit la bassiste Pépé le Moko ainsi que le guitariste Patrick Alexander présents lors de la tournée précédente et de
Valentina. Pourtant nous ne perdons pas vraiment au change. Si sa nouvelle bassiste est plus discrète, elle n'en demeure pas moins excellente, tout comme Samuel son nouveau guitariste à la casquette vissée sur la tête.
Niagara, jouée en première partie de concert et face-B de
Sea Monsters, vient en définitive compléter le concert de l'année dernière. The Wedding Present offrent même au public parisien un inédit,
Two Bridges, lequel sortira en single d'ici peu et s'avère d'excellente facture.

Le temps de replonger dans les douze face-A de ces 45 tours est alors venu pour le plus grand bonheur du public de la salle parisienne. Du premier single
Blue Eyes, à l'exceptionnel
Go Go Dancer, en passant par le divin
Silver Shorts, tous ces titres nous ramènent des années en arrière, à l'époque où Bernard Lenoir nous faisait découvrir en exclusivité la face-A du nouveau Weddoes en tout début de mois. Et ces morceaux n'ont absolument pas vieilli, leurs interprétations sont pleinement réussies.
Come Play With Me et
Flying Saucer figurent parmi les toutes meilleures chansons de ce concert.
David Gedge nous remémore l'hilarante vidéo de
Loveslave dont il ne semble pas fier juste avant de la jouer.
No Christmas au final étendu vient clore la performance des titres de la compilation. Alors bien sûr le public réclame la performance des faces-B, ce à quoi David Gedge rétorque qu'ils ne peuvent pas jouer toute la nuit d'autant, précise t-il, que le public doit se rendre à l'église le lendemain matin.

Le groupe nous gratifie d'une superbe version de
My Favourite Dress, annoncé comme le dernier morceau du concert, conclue par un solo électro-acoustique de toute beauté par le leader de The Wedding Present. Cependant tout n'est pas encore terminé, et la surprise d'entendre
Pleasant Valley Sunday, face-B du Hit Parade en ultime chanson du concert constitue une magnifique surprise.
Fidèle à lui-même le groupe ne reviendra pas sur scène. Il ne fait jamais de rappel. Croisons les doigts pour que le leader de ce groupe culte revienne dans un an pour nous interpréter les compositions de l'album suivant. Je veux bien sûr parler de
Watusi.