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IDLES

Paris, Trabendo - 20 avril 2018

Live-report par Cassandre Gouillaud

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Un album et quelques apparitions françaises remarquées : c’est tout ce qu’il aura fallu aux increvables anglais de IDLES pour s’offrir le luxe d’un Trabendo de printemps complet, quelques mois seulement après avoir infligé un sort similaire au Point Éphémère. C’est toujours dans une forme stratosphérique que les natifs de Bristol ont accordé une nouvelle leçon de style à leur public parisien qui avait plus que répondu à l'appel, loin d’être éreintés par de longues tournées.

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Au menu de cette soirée, les nouveaux venus et explosifs LICE, venus faire leurs premières armes sur le territoire européen après deux ans de concerts anglais. Au moins aussi incorrigibles que leurs aînés, les voici qui lancent les hostilités sur des cascades de riffs et un propos acéré, livrant un punk moins docile que leur poignée de singles déjà disponibles l’aurait laissé à penser. LICE ont l’indiscipline de leur jeunesse, eux qui n’existent en tant que groupe que depuis 2016, mais aussi l’explosivité qui l’accompagne. Un concentré jouissif qui ne pouvait que nous mettre en appétit pour la suite.

Car cette suite, elle, a tout pour marquer les esprits. À peine plus d’un an après la sortie de leur tout aussi grand Brutalism, IDLES figurent aujourd’hui parmi les candidats favoris à la relève du trône du punk anglais. Un punk particulièrement de son temps, énervé et sans compromis, situé aussi bien politiquement que socialement. Il libère d’entrée de jeu son énergie acérée sur un Heel/Heal qui met rapidement en mouvement un Trabendo fiévreux. Présent sur tous les fronts, le groupe joue habilement sur un registre double, entre brutalité impérieuse et ironie raillante, qui leur permet de mêler sans difficulté des rythmiques endiablées et une reprise en choeur de All I Want For Christmas, tout cela entre deux tendres piques dirigées vers la NHS anglaise ou Theresa May. Les déjà classiques Mother, 1049 Gotho ou encore Divide & Conquer s’offrent évidemment une place de choix dans cette setlist, aussi parsemée de nouveaux titres qui devraient, on l’imagine, figurer sur un second album déjà attendu pour cette année.

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La réponse du public se fait de plus en plus fiévreuse à mesure que le concert prend en ampleur, et vite, trop vite, la fin de ce marathon approche. Les rappels sont pour les nuls, raille Joe Talbot, et évidemment, IDLES ne font pas partie de cette catégorie. C’est sur un Rottweiler enflammé qu’ils achèvent pour de bon ce set follement électrique, qui aura été une révélation pour les uns, une confirmation pour ceux qui avaient déjà croisé la route de ces furieux anglais. Comme à chacun de leurs concerts, IDLES réussissent à nouveau le petit exploit, en ces temps d’abondance musicale, de réaffirmer leur nom comme déjà incontournable.

Un bel exemple d'ascension irrésistible de la part d'un groupe qui, disons-le, n'a certainement pas fini de nous surprendre.