Piroshka. Pour ceux qui ne le savent pas encore, derrière ce nom hongrois se cache un super groupe composé de Miki Berenyi, l'ex-leader de
Lush, Kevin J McKillop aka Moose, l'ex-leader de...
Moose, Justin Welsh, l'ex-batteur d'
Elastica ainsi que Mick Conroy, le bassiste de
Modern English. Si vous n'étiez pas au courant, vous êtes forcément passés à côté de leur unique date de concert en France. En effet en ce jeudi 25 avril, les britanniques sont venus nous livrer un set de toute beauté dans la salle du Backstage by the mill située Boulevard de Clichy.
Ils sont ce soir précédés par les italiens de
Malhini, trio italien un peu fouillis, oscillant entre un début de concert lorgnant vers la cold wave et une majorité de chansons plutôt orientées soul et funk ; on a le sentiment que le potentiel est là mais qu'ils se cherchent encore.
French disko de Stereolab résonne dans la salle de concert qui s'est un peu remplie alors qu'il est 21h et une poignée de minutes. C'est à ce moment et dans une formule où la parité est parfaite que les six musiciens tant attendus arrivent enfin sur scène.

Miki nous annonce d'entrée que c'est le premier concert de
Piroshka en dehors du Royaume-Uni. Le groupe débute son set avec
This Must Be Bedlam, le morceau d'ouverture de leur album
Brickbat. La voix de Miki est toujours aussi enchanteresse, Mick et Moose sont parfaitement concentrés sur leurs instruments, Justin est déjà dans le tempo. Sans oublier Mew Welch, la femme de Justin aux claviers et Sukie Smith, une vieille amie de Moose, aux chœurs. On savoure ce démarrage et on adore ce
Run For Your Life qui lui fait suite même si elle est un poil moins rapide que sur l'album, cette version live reste sacrément enthousiasmante.
Hated By The Powers To Be nous emmène dans une folle mélancolie. « Never forget that I am love » nous chante Miki dans un spleen désarmant. Le final de la chanson est quant à lui de toute beauté. Les années passent et c'est vraiment un immense bonheur de retrouver sur scène ces artistes qui ont bercé nos oreilles dans les années 90. Il est d'ailleurs dommage que la sonorisation du lieu ne soit pas à la hauteur de la performance du soir. En effet, nous aurions pu apprécier à sa juste valeur l'intro acoustique de
Blameless, qui plus est très différente de celle sur le disque. Le volume sonore beaucoup trop élevé et compacté ne nous empêchera pas d'apprécier un premier inédit
April où le duo de voix Miki/Sukie ne peut nous empêcher de penser à Lush.

Si on distingue trop peu le son de basse sur
Village Of The Damned, on adore malgré tout le shoegaze désenchanté de
Heartbeats. C'est d'ailleurs
She's Unreal, épilogue du premier album de Piroshka qui, avec son côté calme trouve une place de choix dans la setlist. On peut enfin véritablement apprécier le jeu live du groupe. Alors bien entendu, le disco-punk de
Never Enough met tout de même tout le monde d'accord, notamment avec son final noisy très groovy. On se délecte des imparables
Everlastingly Yours et de
What's Next, mais c'est l'inédit final qui nous scotche davantage.
We Told You se montre vraiment percutante et très puissante. On a du mal à croire que ce titre ne figure pas sur
Brickbat !
Le concert se termine au bout d'une petite heure. Mais le groupe va vite revenir sur scène pour un unique rappel. Sa reprise de
It's Obvious du groupe post-punk Au Pairs est époustouflante ! Quelle manière de conclure un concert ! On aurait tant aimé que les six anglais nous régalent un peu plus longtemps, mais au-delà d'une sonorisation très contestable, la performance livrée par Piroshka fut de très haute volée. On n'oubliera pas de sitôt cette soirée du 25 avril 2019 !