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Paris, La Gaîté Lyrique - 24 mai 2019

Live-report par Amandine

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S’il y avait un endroit où il fallait être en ce vendredi soir pour tout amateur de musique dark, c’était bien la Gaîté Lyrique qui proposait une affiche assez folle et excitante.

Une première partie, TVAM, qui sent le nord de l’Angleterre, Manchester et sa grisaille ambiante ; au centre de la scène, posé sur un meuble à roulettes façon cours de SVT des années 90, trône un vieil écran à tube cathodique qui diffuse des images d’archives psychédéliques qui accompagneront tout le concert de manière hypnotique. Le duo, face à face, ne fait pas dans la demi-mesure. Les basses et les reverbs se font de plus en plus présentes, le chant se confond avec la guitare, on perd ses repères et finit par être désorienté par ce son et ces basses qui nous brassent les entrailles. Difficile de ne pas être emporté dans les tréfonds synthétiques de TVAM. S’il fallait émettre un soupçon de reproche, ce serait le regret de ne pas laisser une plus grande part au live, aux instruments, notamment aux rythmiques, ce qui ne ferait qu’accentuer l’intensité de leur musique.

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Cette remarque, il est impossible de la faire à l’encontre de Beak> qui vont, pendant une petite heure, donner une leçon magistrale de prestance et d’humilité. D’emblée, la dimension tellurique du groupe, peut-être ce qui manquait à TVAM, la chaleur du live et la tessiture des compositions nous prennent à la gorge, aux tripes. C’est comme se laisser happer dans un univers où la lourdeur des sons serait contrebalancée par les rythmiques binaires et métronomiques ainsi que les boucles hypnotiques des synthés.

Le trio de Bristol, habitué des petits lieux, ne semble pas intimidé le moins du monde par la grande salle de la Gaîté Lyrique qui, pleine comme un œuf, ressemble finalement assez à une cave intimiste de Bristol. Ça blague, ça lance des vannes au public français qui hurle dans un anglais plus qu’approximatif, ça se charrie (« But he’s just a bass player, c’mon ! ») mais Beak> n’en oublient pas pour autant de servir à l'audience un set de haute volée.

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L’ambiance est au paroxysme et lorsque Geoff Barrow annonce, au bout de moins d’une heure, que ce sera le dernier morceau, les spectateurs hurlent leur mécontentement. Life Goes On vient donc clore ce concert absolument parfait de bout en bout.

Beak> auront une fois de plus charmé un public certes conquis d’avance, mais qui a pu jouir d’un concert exceptionnel, comme les Anglais ont l’habitude de le faire. Manier aussi brillamment la noirceur et le potentiel dansant relève presque de la magie à ce niveau-là !
setlist
    The Brazilian
    Brean Down
    Eggdog
    The Meader
    RSI
    Allé Sauvage
    I Know
    Wulfstan II
    When We Fall
    Blackdon Lake
    Life Goes On
photos du concert
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