Belle replongée dans le répertoire très vaste de The Monochrome Set pour ce samedi soir au Petit Bain. Paris accueille le quatuor mené par Bid (Ganesh Seshadri de son véritable nom, on l'oublie presque) pour un set élégant et particulièrement nostalgique.

On ne sait si cela tient au flegme britannique des membres (dont Andy Warren le bassiste se fait le meilleur représentant, stoïque tout du long) ou peut-être à une certaine incertitude face à l'accueil du public français chez qui leur notoriété reste tout de même limitée, l'ambiance se veut très calme, voire un brin trop réservée. Le groupe n'échangera quasiment pas avec les spectateurs, prend quelques minutes parfois longuettes entre les morceaux pour s'ajuster ou échanger très discrètement entre eux... Face à cette timidité, le public est lui tout de même présent, très attentif et appréciant largement la prestation mais devra attendre la quasi fin du set pour se sentir enfin en confiance afin de débuter les cris d'encouragement de circonstance.
Néanmoins, c'est avec une setlist particulièrement fournie que The Monochrome Set régalent le Petit Bain en proposant une ballade sans réelle logique chronologique, mais habilement menée car montant petit à petit crescendo dans le rythme.

Le dernier album
Fabula Mendax qui brille par sa patine très classieuse n'est que peu exploité, seulement quatre titres dont le très bon morceau d'ouverture
Rest, Unquiet Mind et le poétique titre de clôture
Le Chant de la Pucelle. Ces derniers dénotent donc avec les chansons plus anciennes, petites perles de rock aux sonorités tant inspirées des swinging 60s. La glace se brisant au fur et à mesure du set, Bid et ses musiciens se livrent un peu plus, les sourires étant plus francs et les grimaces amusantes apparaissant chez Mike Urban le batteur et John Paul Moran le claviériste et sa tenue de petit chaperon rouge contrastant magnifiquement avec sa barbe de bucheron.
Le rappel se fait titre par titre, et le concert se termine par un
Jacob's Ladder d'anthologie que les fans des premières heures reprennent en chœur.
Peu de jeunots étant présents, ce concert est surtout une célébration de la longue et prolifique carrière de The Monochrome Set réservé aux fidèles qui ont pris de l'âge avec leur groupe mais qui ne se sont pas assagis pour autant.