The Monochrome Set

Alors qu'Echo And The Bunnymen et The Divine Comedy assurent des tournées rétrospectives, et sortent même un luxueux Best Of pour ces derniers, The Monochrome Set se rappellent à notre (brumeux) souvenir. Ils sont tous issus de cette longue vague britannique de crooners pop qui s'étend sur plusieurs décennies. Et peu importe le nombre d'années quand on a plus de quarante ans de carrière comme c'est le cas pour The Monochrome Set, leurs racines courent même plus loin : leur classicisme pourrait passer pour de l'avant-garde d'après-guerre.


Après deux longues séparations, cette formation semble la bonne et sort son huitième album, la moitié de sa discographie. Allhallowstide est un album flamboyant et plein de l'énergie des illuminés et des survivants. Dans la tradition catholique, Allhallowtide est la période pendant laquelle on célèbre les morts, équivalente de Halloween, suivie par la Toussaint (célébration des saints), et la fête des morts. Il y a bien quelque chose de mystique dans cet album, marqué par la joie qu'on peut lire sur les croyants en transe.


La voix de Ganesh Seshadri, alias Bid, et l'orchestration classique peuvent aussi faire penser à Edwyn Collins en plus énergique ou à Morrissey en moins aigri. Même le morceau le plus mélancolique de l'album (Box Of Sorrows) respire l'optimisme et dégage un parfum euphorisant. Le groupe hyper rodé nous balade d'un titre à l'autre avec la même virtuosité que s'il jouait un pot pourri de ses meilleurs titres. Sur I, Servant, le chanteur pousse les trémolos et fait entendre ses origines indiennes. En neuvième position sur le tracklisting, Hello, Save Me rajoute une dose de panache en jouant un tube tout en ayant l'air de rien.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, alors si vous ne connaissez pas encore The Monochrome Set, ou les avez perdus de vue, il est temps d'y jeter une oreille !