Après une première date à guichets fermés au Trabendo il y a quelques mois en amont de la sortie de leur dernier album,
A Bath Full Of Ecstasy, Hot Chip faisaient de nouveau escale à Paris en ce début de mois de décembre pour deux concerts consécutifs, eux aussi complets, à l'Elysée Montmartre.
Alors que la capitale est paralysée depuis près de trois jours par la grève des transports, c'est dans une salle malgré tout copieusement remplie que les cinq anglais accompagnés par Leo Taylor (The Invisible) à la batterie et Rob Smoughton (Grovesnor, Black Peaches), sur tous les fronts comme à son habitude, font leur entrée à 20h50.

Chaleureux et prêt à se déhancher d'entrée de jeu, le public local veut oublier ses déboires des derniers jours, applaudissement la formation anglaise alors que l'introduction menant à
Huarache Lights commence à résonner. A n'en pas douter, Hot Chip lancent de la meilleure des manières la soirée, la pureté du son, l'entrain des musiciens, le mélange des voix et l'enchevêtrement des multiples instruments retranscrivant à la perfection leurs enregistrements studio, le tout avec une dose de fraîcheur bienvenue.
Transformant la salle en dancefloor dès les premières minutes du set, les anglais poursuivent sur leur lancée avec
One Life Stand et
Night & Day, avant de ralentir quelque peu le rythme sur
Bath Full Of Ecstasy puis
Don't Deny Your Heart. Si le public semble apprécier, c'est bel et bien lorsqu'ils se veulent plus dansants, entre house et synth pop, qu'ils se montreront comme à leur habitude les plus convaincants aujourd'hui.

L'imparable
Flutes relance la machine que rien ni personne ne pourra plus enrayer aujourd'hui. S'il n'est peut-être pas le plus immédiat de leur discographie, le single
Hungry Child ayant introduit
A Bath Full Of Ecstasy il y a quelques mois reçoit ce soir un bel accueil, son enchaînement avec And I Was A Boy From School, lui même immédiatement suivi sans pause par
Spell, s'avérant du plus bel effet et plongeant la salle dans une transe d'une quinzaine de minutes.
Peu bavards tout au long du concert, les membres de Hot Chip s'expriment a contrario de la meilleure des manières derrières les instruments et microphone. Le chant, assuré le plus souvent par un Alexis Taylor en très grande forme vocale, ou par son compère Joe Goddard, est le plus souvent accompagné par des choeurs assurés par leurs comparses, à l'imagine d'un
Positive aérien et envoûtant. Le rouleau-compresseur
Over And Over retourne à son tour une salle prise dans le tourbillon Hot Chip, avant que
Melody Of Love et sa mélodie pop ciselée avec grâce ne précède un
Ready For The Floor toujours attendu et apprécié.

Soixante-quinze minutes se sont alors écoulées, mais le groupe ne va bien entendu pas en rester là après un rapide passage en backstage. Aperçu aux quatre coins de la scène durant le concert, Al Doyle prend la parole dès l'entame du rappel pour lire un court mais touchant communiqué, en français dans le texte, à la mémoire du regretté Philippe Zdar (Cassius), co-producteur de leur dernier disque. Lancé par
Clear Blue Skies, le rappel prend une tournure plus débridée avec
Sabotage, fameuse reprise des Beastie Boys interprétée depuis quelques mois avec une énergie punk et une débauche de stroboscopes du plus bel effet. Une prestation achevée avec le désormais traditionnel
I Feel Better, le groupe se voyant rejoint sur scène par quatre jeunes enfants se déhanchant et gesticulant avec un plaisir non dissimulé sous le regard bienveillant et amusé des membres du groupe.
Toujours autant appréciés par le public français, Hot Chip, brillants durant près de 1h30 en ce samedi soir, ont sans doute livré l'une de leurs plus belles prestations dans la capitale.