The Rills

Ça y est, la fin de la traversée du désert est proche. A l’heure des premiers retours des aoûtiens au bureau en bermuda et Tropeziennes faisant étalage de leurs coups de soleil à des juilletistes décidément chafouins, les salles de concerts préparent elles aussi leurs cartables pour la rentrée des classes. Mais avant cela, voici une dernière semaine de répit, hormis pour notre club préféré du Supersonic qui aura mérité son titre de meilleure planque parisienne tant il ne nous aura pas laissé tomber de tout l’été. Notre dernière séance estivale se fera avec The Rills, déjà croisés comme leurs compatriotes de The Family Rain au Very Good Trip Festival à Bellocq en juin dernier. L’osmose est assurément parfaite entre le Béarn et le douzième arrondissement de Paris et nous assistons ainsi au retour en fanfare de Mitchell, Callum et Mason dans notre belle capitale.


The Rills en sont à leur seconde apparition au Supersonic et cette nouvelle performance dépassera de loin la première. La chaleur aidant, les trois anglais transforment très rapidement la petite salle en hammam au son de leur rock punchy et tellement vitaminé. En un an et deux EPs chroniqués dans ces mêmes colonnes, The Rills auront donc profité d’un bel effet de bouche-à-oreille. Continuant d’arpenter sans relâche les nombreux clubs et festivals outre-manche, leur réputation ne cesse de grandir et c’est suite à leur toute première apparition au Varma festival à Riantec la veille que nous retrouvons le groupe surexcité, effet dû à une surdose d’adrénaline et de café du fait des dernières 24 heures passées sans une minute de sommeil.
Cela n’entrave en rien leur forme et afin de réchauffer encore plus l’atmosphère dans un club qui s’est largement rempli, The Rills nous proposent une heure d’un set qui continue de dérouler leurs meilleurs titres tels Falling Appart, Spit Me Out et Landslide, cartes de visites sous forme de purs shots de rock garage ensoleillé. L’énergie est leur atout, elle n’est jamais économisée qu’elle que soit la taille de l’audience devant laquelle ils jouent et c’est une irradiation de bonne humeur sur fond de gros riffs pétaradants qui fait littéralement dégouliner les spectateurs ainsi que les musiciens.


Les sourires sont légion, Mitchell Spencer à la guitare et au chant, malgré ses airs angéliques d’écolier, dissimule un tempérament de feu et n’a en rien volé son poste de frontman. A ses côtés, Callum Warner-Webb amuse avec son regard toujours un peu dans les nuages tout en s’acharnant comme un dément sur sa basse. Le groupe pourtant seulement trio déménage comme s’il y avait quatre ou cinq membres sur scène, et le jeu de batterie de Mason Cassar y est pour beaucoup. C’est ce qui plait chez The Rills : cette parfaite alliance de fraîcheur, simplicité et vitalité pure, sans chichi aucun contrairement à cette avalanche de groupes pour la plupart un brin poseurs.
Le public répond plus que présent, et petit à petit les premiers rangs alors un peu épars se font très rapidement éjectés en fond de salle par des hordes de pogoteurs qui ont vite compris qu’il y avait là matière à pratiquer. C’est une petite cohue plutôt masculine qui prend alors le contrôle de la fosse, faisant amplement marrer le groupe qui décuplera les efforts à grands coups de moulinets de guitares ou de bonds sur l’étroite petite scène.

Après un set qui a dévoilé quelques nouveautés que l’on espère rapidement réunies sur un premier LP, et malgré l’écrasante chaleur qui plombe toutes les têtes, le public en redemande et les Anglais gratifient ainsi les présents d’un rappel impromptu avec World Leader en confirmant que malgré leur jeune carrière ils ne sont plus des débutants. Une dernière plongée dans l’atmosphère sans contrainte et débridée de l’été avant le retour au quotidien, qui sera fort heureusement accompagné d’un agenda concerts des plus alléchants.