Flat Party

Notre dernier EP chroniqué en 2024 fut celui de Flat Party, It's All Been Done Before, lui-même faisant suite au tout premier éponyme paru en janvier. Une année prolifique, qui nous a permis de faire la connaissance de Jack Lawther, Rory O'Rourke, Dylan Tarayan-Bibbs, Nic Morris et Zander Hearn. Les londoniens nous avaient alors donné en novembre dernier une sacrée envie de danser, et nous avions conclu notre papier en émettant le souhait de vite retrouver la formation sur scène, persuadée que nous étions de retrouver l'ambiance hyper dansante qui émanait déjà fortement du disque.


Note souhait a vite été exaucé, c'est ainsi que Flat Party reviennent à Paris, une seconde fois au Supersonic, décidément le lieu de toutes les expérimentations indé. Précédés par deux groupes français, c'est donc au moment de leur entrée sur scène que surgit de nulle part (ou plutôt du fond du bar) une petite poignée de fans anglais, probablement venus avec les musiciens, qui reprendront tout du long du concert les refrains en chœur et mettront une belle petite ambiance dans la fosse. Ainsi, Flat Party prennent possession de la scène vers 22h, et remerciant déjà les parisiens d'être revenus les voir après leur premier passage plutôt discret en 2023 dans les même lieux, entament la soirée avec deux morceaux qui nous étaient alors inconnus. Ravissement pour les oreilles, ces derniers sont du même acabit que les titres des deux EPs, soit des petites pépites disco rock, que l'on retrouve boostées aux hormones sur scène. En effet, les deux guitares et la cadence de la batterie transforment le répertoire aux veloutes glam en fusée post punk, et l'on adore ainsi se mêler au joyeux foutoir que créé les fans du groupe, rapidement suivi par les spectateurs néophytes.

Le groupe dégage une véritable synergie sur scène, et pour mener la danse, se présente Jack Lawther, qui adopte ce soir un look commando queer qui lui sied à ravir. Frontman sûr de lui, ce dernier réussit malgré l'étroitesse de la scène à se l'accaparer dans son intégralité, et apporte de son chant un brin nasillard qui part rapidement dans les aigus la touche glam qui définit le style de leurs meilleurs morceaux, soit I'm Bored Give Me Love, Hindsight, Madonna ou le très bon Shotgun. Ce dernier dégage beaucoup de charisme et nous évoque physiquement un mélange de Nick Rhodes et Simon Le Bon, ce qui est d'autant plus flagrant lorsqu'il interprète ses morceaux les plus bondissants avec ce timbre de voix haut perché mais toujours juste.


Il y a derrière ce mélange indie pop un socle solide de rock à grosses guitares, et c'est cette direction beaucoup plus brute de décoffrage que suit le concert. Une petite poignées d'inédits nous est dévoilée ce soir, suggérant ainsi l'arrivée prochaine d'un premier album, et le groupe termine le concert en remerciant chaleureusement le public local, déclarant que Paris est leur lieu préféré où se produire hors Royaume Uni.

Ayant transformé un jeudi soir un peu morose en festival multicolore, Flat Party ont définitivement confirmé tout le bien que nous pensions d'eux sur disque, et c'est dorénavant l'envie d'aller guincher avec eux dans une salle plus appropriée qui nous guide pour cette nouvelle année.