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The Bishops
Kill The Young

Paris, Cigale - 18 septembre 2007

Live-report par jOe

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Après un été pourri et une rentrée chargée, on avait presque oublié que parfois, à Paris, il y a des concerts rock (et ne venez pas me parler de cette fête à la saucisse de Rock en Seine, hein!). C'est donc L'esprit frais et le coeur léger, comme pour gommer l'amertume des derniers mois, que j'enfile mon jean's et mes baskets pour aller voir Kill The Young à la Cigale.

Mais comme rien ne va jamais vraiment comme il faut, la SNCF me fait louper la prestation de South Central, le groupe d'ouverture. "La guigne!", me dis-je. Je débarque donc dans une Cigale douloureusement vide pour assister à la prestation bouillante des Bishops, un trio que je n'imaginais pas capable d'une telle énergie scénique. Durant trois bons quarts d'heure ils délivreront un set enthousiaste, juvénile et vintage à souhait (parfois un peu trop, n'ayons pas peur de le dire). Le peu de fans qui se sont déplacés font honneur au groupe : les filles hurlent à la mort, les garçons montent sur scène pour chanter avec leurs idoles et repartent en slamant, comme les adolescents insouciants qu'ils sont. Ca fait presque chaud au coeur de voir que si peu de gens arrivent à insuffler de la chaleur dans cette salle froide comme la mort.

Suite au final tonitruant des Bishops à la fin duquel le chanteur n'aura pas omis de se jeter dans le mini-foule en folie, c'est l'heure de la rentrée "bar de concert" pour votre serviteur qui se fait une joie de retrouver toutes les têtes à claques du journalisme rock et branché de la capitale sans oublier les habituels "invités d'office" (bookers, agents, groupies sur le retour, etc).
L'ambiance est aux retrouvailles et cette soirée devient l'espace d'un instant le prétexte à un déballage en règle des vacances plus ou moins exaltantes de mademoiselle Rock Mag ou de monsieur Inrocks qui s'échangent leur bon plans festivals et clubs à la mode pour l'été prochain. Bientôt on ne saura plus faire la différence entre un concert rock et une soirée éléctro-hype... Bref. Moi, les vacances je m'en tamponne, j'ai passé l'été à Paris. Je retourne donc dans la salle muni de bière et de compagnie parce que, sérieusement, se retrouver seul à un concert de rock, c'est quand même la super loose.

Après une attente qu'il serait très exagéré de qualifier d'impatiente et qu'on adjectivera donc de "polie", trois grosses ampoules fixées au petit bonheur en haut de ce qui ressemble à des pieds de micros éclairent la scène. Leurs halos, agissant en équipe avec la lucarne lumineuse d'une télé super seventies posée à côté de la batterie, serviront à avertir le public de l'arrivée de Kill The Young sur le sol de la Cigale. Juste avant que les lumières ne s'éteignent, je note que la salle ne s'est pas spécialement remplie depuis le départ des Bishops. Même les balcons sont fermés. Le groupe n'y prête guère attention et entame son set avec panache sur We Are The Birds & The Bees, leur dernier single. Le son est bon, la formation est carrée, le morceau est efficace comme sur disque, rien à redire.
Et pourtant les morceaux qui suivent vont trahir un certain ennui chez les membre de KTY. Bitting The Bullet (certainement le morceau le plus pêchu de leur dernier album, qui n'est d'ailleurs pas mauvais mais ça je vous en parlerai en temps voulu) a beau venir réveiller la foule clairsemée, l'effet ne fonctionne que par à coups et l'atmosphère ne se déploie pas. Le groupe semble jouer pour un show télé et le public ne lui donne que peu de réponse. Personne n'y croit et ça ferait presque de la peine si on considérait vraiment Kill The Young comme le seul groupe de rock encore valable (ce qui, heureusement, est loin d'être le cas). Aux meilleurs moments du concert, quand le batteur se met à la guitare acoustique tout en battant le rythme et que le tempo s'adoucit, on a presque l'impression d'assister à un bon concert de Silverchair periode Freakshow. Aux pires moments on se croirait devant un bon groupe de reprises de Nirvana un soir de fête de la musique après 3 litres de Guiness bien tapés. Si bien qu'au bout d'une heure, le lumières se rallument, la foule passive se dirige vers la sortie et personne ne semble s'apercevoir que l'on vient d'assister à un concert médiocre porté par un public mou et blasé. La faute à qui, sapristi !? La faute à quoi, bon sang d'bois !? Pourquoi la salle est-t-elle si vide ? Pourquoi le public parisien donne de plus en plus l'impression que tout lui est dû ? Il est vrai que Virgin et le Crédit Mutuel n'ont pas mis beaucoup d'euros dans la promotion de leur festival mais on imaginait tout de même Kill The Young plus fédérateur. Alors quoi? Les places de concert sont trop chère? Peut-être.

Toujours est-il que ce soir là, il semblait y avoir plus de journalistes et d'invités que de vrai public à la cigale. "Oh et puis zut, c'est la rentrée! La rentrée c'est toujours difficile..." me dis-je en me glissant vers les escaliers, un peu amer. En marchant dans la rue après le concert, j'ai écouté le dernier album de The Go! Team et je me suis dit qu'effectivement, la rentrée c'était difficile.