David Sylvian est un esthète. Fort d'une discographie riche et délicate, que ce soit avec Japan, sa carrière solo ou ses multiples collaborations, il n'a cessé de poursuivre un chemin aventureux et toujours fascinant.
C'est donc avec plaisir qu'on le retrouve à la Cigale (sa salle fétiche), même si sa précédente apparition nous avait laissé un peu sceptique par son avant-gardisme à outrance.
Tous les spectateurs sont assis, les lumières s'eteignent et voilà cette soirée qui débute dans une atmosphère des plus cosy, feutre et velouté impeccable.
David est assis sur un tabouret au centre de la salle, jouant de la guitare acoustique et quelquefois électrique. A ses côtés, le fidèle Steve Jansen est là à la batterie. Un pianiste, un bassiste et un clarinettiste / flûtiste viennent compléter la formation. C'est un groupe soudé au possible et qui, à quelques reprises, passera d'un morceau à l'autre par une transition tout en délicatesse et à peine perceptible par le public.
David Sylvian, c'est d'abord cette voix hors du commun, reconnaissable entre mille et capable des plus belles subtilités. Et puis toutes ces chansons ont une classe certaine; un vrai travail d'orfèvre et peaufiné à l'extrême.
Moi, j'attends les classiques, que David distribue souvent avec parcimonie.
Ce soir, nous serons un peu plus gâtés qu'a l'accoutumée.
Même si l'on rêve qu'un jour ce sera un concert avec tous les singles dans l'ordre ou
Secrets Of The Beehive dans son intégralité qui nous sera offert... C'est donc une agréable surprise d'entendre le seul morceau de Japan de la soirée (le très cotonneux et déchirant
Ghosts).
Et nous ne sommes pas en reste car voici venir
Brilliant Trees,
Before the Bullfight ou
Waterfront.
Bien sûr, on espérait des
I Surrender,
Taking The Veil ou
Red Guitar (le tout premier single) mais ce sera pour une vie prochaine...
Le tout est rondement mené, le graphisme (en plein écran, derrière les musiciens) est chatoyant et c'est un espèce d'été indien en somme, qui n'existe que pour nous.
Le groupe reviendra deux fois, la première pour
Every Colour You Are (un grand morceau de Rain Tree Crow, réunion des quatre ancien Japan) avec
River Man en incrustation. Et la seconde pour
Wanderlust, extrait de l'excellent
Dead Bees On A Cake.
Ce fût pour moi une façon idéale de terminer, tout en douceur, une semaine concert de haute volée (jugez plutôt: Seventeen Evergreen, Maps, The Bishops, The Cinematics, Eight Legs, Imbécile, Hubert Mounier, David Mead, David Nourallah, The Raveonettes, The Cribs, Pacific!), semaine qui s'acheva dès le vendredi ! De nouvelles aventures dès la semaine prochaine...