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Tim Keegan
The Electric Soft Parade
The Strange Death Of Liberal England

Paris, Maroquinerie - 18 octobre 2007

Live-report par Fab

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Pour leur premier concert parisien après quelques années d'absence, The Electric Soft Parade ont échappé au pire en parvenant à attirer jusqu'à la salle de la Maroquinerie un public de courageux ayant décidé de braver la grève des transports paralysant totalement la capitale. A leurs côtés, tous invités dans le cadre de la soirée Inrocks Indie Club, The Love Bandits, Tim Keegan mais aussi une des révélations les plus magistrales de cette année 2007 : The Strange Death Of Liberal England.

Les prestations des lauréats CQFD et du songwriter anglais se déroulent ainsi dans un premier temps face à une affluence pour le moins réduite composée d'une petite cinquantaine d'âmes. Les premiers sont sagement applaudis, notamment par un certain nombre de leurs connaissances, tandis que le second se produit assis, guitare acoustique à la main, le temps de donner un aperçu dépouillé de ses meilleures compositions, le tout dans le plus pur style britannique.

La sensation de la soirée n'est autre que The Strange Death Of Liberal England dont l'album Forward March nous avait déjà conquis il y a quelques mois déjà. Sur scène, les cinq anglais transcendent leurs compositions comme si leur vie en dépendait, mêlant puissance et talent mélodique comme peu de formations en sont capables à l'heure actuelle. Peu porté sur la communication, le groupe se contente de brandir à intervalle régulier de larges pancartes introduisant certaines chansons ou tout simplement afin de transmettre divers messages : « Nous sommes Bandini », « La politique ne sauvera pas le cœur »...
Rapidement adoptés par le public, les musiciens interprètent ainsi de nombreux titres extraits de leur premier album, à commencer par Modern Folk Song, Oh Solitude ou A Day Another Day ainsi qu'une poignée d'inédits de haute volée. Polyvalents et intraitables, les membres du groupe s'échangent leurs instruments d'un titre à l'autre sans sourciller ni jamais faillir, renforçant une fois encore les comparaisons somme toutes justifiées avec les inévitables Arcade Fire dans un registre plus expérimental où les racines post-rock originelles prennent le pas à de nombreuses reprises sur l'orientation pop suivie depuis plusieurs mois.
La prestation d'une dizaine de titres s'achève dans un certain chaos bruitiste sur I Saw Evil après une énième démonstration vocale d'Adam Woolway. Une vraie révélation scénique.

Maîtrise et savoir-faire sont par la suite au programme avec The Electric Soft Parade, venus présenter leur dernier album en date, No Need to Be Downhearted. Apaisés et mâtures, désormais bien installés en front de scène à la guitare et aux claviers, les frères White de Brighton semblent enfin avoir trouvé leur équilibre dans une formation à quatre où un batteur et leur bassiste de toujours, Matthew Twaitts, s'insèrent avec une grande discrétion à leurs cotés.
Misunderstanding et le classique Silent To The Dark ouvrent un concert somme toute très sage, parfois un peu trop, mais où les nombreuses compositions de qualité sont sans cesse mises en valeur aux côtés des récents If That's The Case Then I Don't Know, Secrets ou encore Lose Yer Frown et Have You Ever Felt Like It's Too Late. Les interactions et notes d'humour envers le public sont nombreuses et suffisent à rendre l'atmosphère chaleureuse et bon enfant, ce que le groupe s'est toujours employé à mettre en application depuis ses débuts. Seul et unique raté de la soirée, la venue sur scène d'un hyppie androgyne pour un duo d'un goût douteux.
A l'instabilité et la folie de leur jeunesse, Alex et Tom White ont ainsi substitué l'expérience de la scène, des mélodies imparables et un talent d'écriture plus subtil. Une bien belle évolution !