Après The Dead 60s et The Eighties Matchbox B-Line Disaster, voici donc venu les 1990s (no "The" and no apostrophe!), en ligne directe de Glasgow.
Non contents comme certains d'épingler une décennie, ils se l'approprient sans vergogne comme d'autres se sont jadis appropriés des villes (Chicago), des états (Kansas) ou même des continents (America).
Aprés une Black Session quelques jours plus tôt, les voici à Paris pour leur premier véritable concert français, faisant suite à leur album
publié en mai dernier chez Rough Trade.
C'est un You Made Me Like It qui débute le set en fanfare avec ses riffs stoniens, brmciens et des wah wah comme chez les Kaiser Chiefs. Pour Cult Status, on rajoute juste une grosse louche de Primal Scream ou de Charlatans et le tour est joué.
Vondelpark est un nouveau morceau, tout comme The Box et ses paroles féroces: 'I think i'm gonna put you back in your box'...
Arcade Precinct et Risque Pictures laissent la part belle au batteur qui est le seul avec le chanteur guitariste à participer au chant, le bassiste restant en retrait.
Il excelle ainsi hors des fûts dans des wha wha de haute tenue et dans des lignes vocales saisissantes.
Et c'est enfin les singles qui déboulent, à commencer par l'excellent See You At The Lights avec ses "pa ba da ba" récurrents et son énergie communicative, le morceau "singalong" par définition et qui se détache à mille lieues navigables de tout ce qui a précédé.
Il sera suivi de près par le You're Supposed To Be My Friend (premier single), plein de "ahhhh ahhhh" et de paroles rigolotes : 'It's hard to get you on the phone, You're never home!, You're never at my place neither, Well that makes two of us!'
Puis c'est le morceau de bravoure, ce Situation qui fait le point sur tout ce qui s'est passé avec petites incrustations délicates et réjouissantes de Rehab (Amy Winehouse) et de Roadrunner (Jonathan Richman & The Modern Lovers).
Le groupe quitte la scène et le public venu en quantité assez faible, disons-le, ne s'en laisse pas compter.
Les deux titres prévus en rappel font dans la verdure et la luxuriance avec tout d'abord ce Weed qui se distingue par son calme apparent, laissant l'esprit divaguer vers des au-delà artificiels et plantureux.
Enjoying Myself termine ce concert sur la même note qu'au début, on s'amuse mais l'éclate est sûrement dans la salle d'à côté.
Un groupe éminemment convivial que ces 1990s, capable d'éclairs de génie et de fulgurances surnaturelles, mais qui reste en définitif dans une moyenne juste acceptable et sans densité véritable.
On attend leur prochain album avant The 2010's...