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Frank Turner
Crazy Arm

Paris, Boule Noire - 9 avril 2010

Live-report par Fab

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Venu en solo, guitare acoustique à la main, à plusieurs reprises en France ces dernières années, Frank Turner aura patienté jusqu'à ce vendredi 9 avril 2010 pour se produire accompagné de son groupe dans notre beau pays. Après avoir fait chavirer de bonheur la Péniche Alternat l'hiver dernier, c'est dans une Boule Noire au public plus diffus que l'anglais a une nouvelle fois fait la preuve de ses capacités scéniques et de son charisme au-dessus de la moyenne.

Sur le coup de 20h, face à une petite cinquantaine de personnes, ce sont les anglais de Crazy Arm que la salle accueille timidement. Le réveil est brutal dès lors que les premiers riffs de guitare sont lâchés : le groupe semble tout miser sur un son puissant et assourdissant, proposant ainsi un punk à l'américaine dépourvu de toute nuance ou subtilité. Bien que prédominant, le chant de Darren Johns se voit couvert par un déluge de décibels, les rares esquisses de mélodies disparaissant systématiquement sous un flot de sons continu et rébarbatif. Une petite demi-heure plus tard, en dépit d'une reprise réussie pour laquelle une proche du groupe est conviée sur scène au chant, difficile de tirer un quelconque motif de satisfaction de ce set monotone et peu réjouissant.

Lorsque Frank Turner investit à son tour la scène, accompagné par quatre musiciens majoritairement issus de Dive Dive, le public fait immédiatement valoir son entrain. De manière surprenante, l'anglais semble faire preuve d'une certaine retenue durant les premiers titres joués, limitant au minimum ses prises de paroles alors que des applaudissements nourris l'accompagnent. Dan's Song, interprété avec une unique guitare et la participation d'un fan invité à l'harmonica, constitue ainsi le déclic attendu. Dès lors, l'ancien porte-parole des regrettés Million Dead multiplie les anecdotes et notes d'humour envers une salle constamment prêt à rire aux éclats et pousser le héros du soir à se laisser aller comme à son habitude alors que son backing band se révèle tout aussi discret qu'efficace dans un style mêlant sobriété et application.
Durant près de 1h15, Frank Turner puise dans le répertoire constitué par ses trois albums pour faire honneur à son punk folk autrefois engagé mais désormais personnel, à l'image du touchant To Take You Home écrit à l'origine pour une petite amie française rencontrée durant un périple local. Monté progressivement en puissance, le set gagne en intensité alors que la fin de la soirée approche, principalement de par la constitution d'une setlist au sein de laquelle les classiques Long Live The Queen, I Knew Prufrock Before He Got Famous ou The Road se voient concentrés en amont du rappel, alors que Sons Of Liberty et son riff inspiré par le Fade To Black de Metallica provoquent une vive réaction du public. Le rappel est ainsi lancé en solo avec une improvisation humoristique en langue française, « putain de bordel de merde », puis The Ballad Of Me And My Friends, mais c'est en groupe, avec St. Christopher Is Coming Home puis Photosynthesis que le final se met en place alors que l'ensemble de la salle est encouragée à reprendre avec rage le refrain de ce dernier : « And I won't sit down / And I won't shut up / And most of all I will not grow up ».

Ce soir encore, Frank Turner a su construite une vraie communion avec son public, démontrant si cela était vraiment nécessaire qu'il demeure bien l'un des songwriters les plus attachants, prolifiques et touchants que l'Angleterre compte au jour d'aujourd'hui.
setlist
    Poetry Of The Deed
    Try This At Home
    Reasons Not To Be An Idiot
    Dan's Song
    Substitute
    Live Fast Die Old
    Back In The Day
    To Take You Home
    Isabel
    Long Live The Queen
    Love Ire & Song
    I Knew Prufrock Before He Got Famous
    Sons Of Liberty
    The Road
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    The Ballad Of Me And My Friends
    St. Christopher Is Coming Home
    Photosynthesis
photos du concert
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