The Displacements

Paru sur le label Stiff Records, Frontline Hearts est la toute première production de ce jeune quatuor de Leicester qui s’oriente résolument vers la pop rétro des années soixante-dix/quatre-vingts. Si dès les premières mesures de la composition, on perçoit de nets relents de guitares rock’n’roll éthérées aux variations pleines d’écho, lorsque la mélodie s’installe et que la voix entre en action, des références très classiques et plutôt convenues ne manquent de s’imposer à nous, à l’image des Kinks et des Who.

Ainsi, c’est dans une ambiance à la fois très nostalgique que la chanson développe ses accords ouatés sans véritable surprise, depuis un série de couplets assez monotones et insipides, où le chant, un tantinet nasillard, se pose avec justesse mais sans véritables nuances vocales, jusqu’à un refrain timide, où même les chœurs, plutôt artificiels et dénués d’inspiration, osent à peine s’exprimer. Sans véritable fluidité malgré un rythme enlevé, la chanson, d’une durée pourtant moyenne, réussit le tour de force de nous faire sombrer rapidement dans l’ennui. Et la tentative de pont/solo avorté finale est bien loin de sauver le titre du naufrage, avec les ultimes boucles de ce refrain que l’on peine même à distinguer du reste de la musique.

Si globalement ce premier single des Displacements s’avère très décevant, il propose néanmoins quelques éléments convaincants, comme la section rythmique, où le jeu de basse est obsédant et percutant, alors que la batterie tente, du mieux qu’elle peut, de rendre la composition vivante, ainsi que de rompre la monotonie d’une chanson triste et plate à souhait, qui aura bien du mal à faire la Une de la presse spécialisée et à émouvoir le cœur des auditeurs.