A Grave With No Name

Avec le pseudoynme de A Grave With No Name, Alex Shields pourrait aisément être perçu comme un énième artiste punk, gothique ou aux sombres aspirations. Loin de toutes ces considérations, le jeune londonien manie pourtant tout aussi bien les machines que les instruments plus organiques, le tout sous couvert d'expérimentations plus ou moins accessibles et tordues...

Plus qu'un musicien, Alex Shields est un scientifique du son triturant depuis sa chambre ses instruments et outils pour mieux structurer ses compositions. A l'écoute des cinq titres proposés sur ce premier EP, il semble évident que si celui-ci ne se fixe aucune limite et cherche avant tout à explorer et expérimenter les possibilités s'offrant à lui, quitte à en faire souffrir l'accessibilité de ses productions ou à perdre l'auditeur au détour d'une tentative d'innovation. Autre constat, la désagréable impression de découvrir au détour de chaque composition, souvent achevée trop rapidement, un travail encore non abouti et pour lequel quelques minutes supplémentaires auraient certainement permis l'obtention d'un résultat autrement plus convaincant.
Quand bien même le chant est une composante importante de la musique de A Grave With No Name, à l'image de Ghost & Stones, les influences sont ici à chercher du côté de groupes comme Fuck Buttons ou encore My Bloody Valentine. Pour preuve, l'excellent And We Parted Ways At Mt.Jade mêlant une guitare omniprésente et sons industriels pourrait être présenté fièrement comme la plus belle réussite de l'EP alors que, à contrario, les cris récurrents pouvant être entendus à intervalle régulier durant Horses gâche en profondeur une ébauche de réussite.

Prometteur mais imparfait, A Grave With No Name n'est encore qu'un diamant à l'état brut ne demandant qu'à devenir une pierre précieuse à court terme.