The Chalets

Trois garçons, deux filles, un chalet : non, rien à voir avec un énième hypothétique jeu de télé-réalité mais bel et bien la description d’un groupe fort sympathique débarquant de Dublin avec leur rock à tendance pop taillé pour enflammer les « dance floors» : The Chalets donc, quelques mois après la sortie de leur premier single Theme From Chalets (remarqué surtout pour sa face-B détonante Sexy Mistake), reviennent avec ce Nightrock E.P, bien décidés à faire découvrir leurs chansons au reste de la planète.

Avec sa pochette à tendance Guns n’ Roses des débuts, on s’attend à démarrer ce Nightrock E.P avec bruit et fracas ; or dès le riff d’ouverture impeccable de Nightrocker, on comprend qu’on est finalement assez loin du brûlot punk-rock attendu mais que la décontraction et le second degré seront bien de rigueur.
En effet, même si les Chalets revendiquent des influences allant de Le Tigre à Madonna en passant par les Beastie Boys, on a surtout l’impression sur ce premier morceau d’entendre les Zutons reprenant du Electric Six ce qui débouche sur un résultat euphorisant des plus agréables.
Après une intro assez mignonne qu’on jurerait tirée d’un des premier album de Eels, Kiss Chasing s’avère être dans le même registre de rock « gentillet » mais plein d’énergie destiné avant tout à faire danser dans les chaumières ; on apprend sur leur site officiel que les parties vocales sont partagées entre les deux chanteuses Pee Pee et Pony (difficile pourtant d’imaginer l’une des deux voix comme féminines mais bon…) ce qui amène réellement du tonus à l’interprétation.

Alors que Love Punch, le troisième morceau, s’embourbe un peu dans une répétition de « formule qui gagne », (avec un riff basique de chez basique !) on s’aperçoit alors qu’il vaut mieux posséder un second degré prononcé afin d’apprécier l’écoute des paroles des cinq irlandais(es) : («I Know You Love Me But You’re So Fucking Crazy», oui, bon...).
Mais le magnifique post-rock de David Boring (spéciale dédicade à l'attention de Bowie?) parvient au final à ouvrir d’autres perspectives à ces Chalets tant ce morceau génial arrive par son irrésistible progression à véritablement révéler tout le potentiel caché de ce jeune groupe.

Un premier E.P tout à fait convaincant donc pour The Chalets qui devrait leur permettre d’accrocher quelques oreilles réceptives ainsi que quelques corps soucieux de se trémousser sur de la musique rock sur une piste de danse.
Pas de problème non plus pour imaginer les chansons de ce Nightrock E.P transposées en live ; on attendra par contre avec intérêt un véritable premier album pour vérifier si la « formule » Chalets tient la distance sur la longueur, avec pourquoi pas un peu plus de diversité musicale comme le laisse entrevoir ce formidable David Boring de clôture…