En temps normal, la qualité du premier EP de Do Nothing Zero Dollar Bill sorti il y a un an nous aurait déjà vus gratifiés depuis d'un album du quatuor de Nottingham, si ce n'était sans compter sur la faille spatio-temporelle dans laquelle nous sommes tombés depuis lors.
Heureusement, Do Nothing, malgré leur petit nom trompeur, se sont mis au travail nous offrant le nouvel EP Glueland qui monte encore d'un cran le curseur. La bande à Chris Bailey, l'un des leaders les plus charismatiques et flegmatiques du moment, dévoile cinq nouveaux morceaux qui élargissent un peu plus le panel de leurs influences musicales.
Le single éponyme Glueland ouvre sur du Do Nothing pur jus : les distorsions sont reines et la basse entêtante reste le fil conducteur. Le shot de rock bien garage est distillé sans retenue.
La suite se fait avec Uber Alles et d'incroyables petits riffs incisifs qui se baladent de-ci de-là, laissant les guitares prendre des accents un peu plus dark sur les couplets. Avec toujours cette maitrise de la ligne de basse qui est l'atout réel du son du groupe.
Rolex et Knives, un peu plus dispersées mais toutes aussi percutantes, permettent à Bailey de pousser un peu plus l'octave, tout en gardant ce phrasé déclamé qui fait le personnage. Le rythme devient quasi-robotique et nous nous immergeons ainsi dans cet univers teinté de solides références mais sonnant très moderne. Great White Way s'enveloppe enfin d'échos synthétiques qui rajoutent une belle couche d'élégance au tout. La guitare quasi stoner sur les refrains en fait un titre de clôture qui aiguise réellement l'appétit pour la suite.
De frontman un peu débraillé en costard VRP (conféré par la chronique précédente), Bailey se métamorphose en dandy arborant maintenant du prêt à porter. La mise en bouche de ce second EP Glueland est aussi agréable que frustrante tant Do Nothing nous préparent à du très bon pour la suite.