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Do Nothing

Zero Dollar Bill EP

Do Nothing - Zero Dollar Bill EP
Chronique Single/EP
Date de sortie : 10.04.2020
Label :Exact Truth
4
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 8 avril 2020
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Do Nothing pourraient, de par leur nom et leur provenance (Nottingham, oui comme le shérif vous entends-je d'ici) passer pour une énième formation teintée de post-punk au son aussi excitant que rapidement oublié. Cela serait sans compter l'incroyable présence de leur frontman Chris Baily qui, de par son look de VRP et son chant déclamant tout un tas de banalités très second degré, apporte toute la dose de charisme et de cynisme dont les anglais se font les chantres depuis longtemps.

Do Nothing ont débuté fort il y a un an en dévoilant un premier single certes déjà entendu mais dont l'efficacité a tout de suite fait mouche. A la première écoute Gangs nous évoque un astucieux mélange de pop indé très cool à la ligne de basse entêtante qui monte crescendo pour éclater dans un refrain punk délirant. L'imagerie dandy de supermarché abordée par Chris Baily évoque les premières déambulations de Jarvis Cocker et se révélait alors l'atout majeur du groupe.


L'EP Zero Dollar Bill vient un an après confirmer le magnétisme des titres de Do Nothing. Les cinq morceaux jonglent habilement entre pépites punk comme le titre d'ouverture Comedy Gold dont l'euphorie nous percute aussi vite qu'elle repart et morceaux rock plus garages comme New Life où le personnage interprété par Baily, à l'opposé de tout ce que peut représenter une rock star, prend réellement toute son ampleur.

Tout l'art de Do Nothing est de jouer sur ce leader en costard gris qui semble toujours à coté de ses pompes. Or, le contenu est très solide et l'on ressent la grande érudition de ces jeunes musiciens. Le titre LeBron James oscille entre un rock désinhibé et un funk dansant, menés par ce chant toujours en mode l'air de rien.
Fits revêt un manteau plus identifiable avec ses guitares plus acérées, tout en maintenant une sobriété qui évoque le rock raffiné et sombre d'Interpol. La voix du chanteur et celle de Paul Banks étant étrangement similaires, peut-être est-ce la raison ayant mené Do Nothing à ouvrir pour les New Yorkais à Moscou en juin dernier.


Do Nothing n'est pas que théâtral, bien que beaucoup passe par leur leader toujours présenté comme un beau loser dans leurs vidéos à la réalisation très soignée. L'alchimie entre les membres explose sur scène aussi bien dans les petites salles qu'en festival. Sans pour autant déclencher des vagues de crowd surfing dans les fosses, la connexion se fait instantanément du fait de l'interaction entre le public et Chris Baily, dénué de guitare et donc libre de ses va et vient dont il ne se prive pas.

La qualité de ce premier EP Zéro Dollar Bill et les quelques singles déjà dévoilés précédemment sont de très bon augure pour un premier album que l'on attend avec impatience. Pendant ce temps, Do Nothing proposent une playlist d'occasion intitulée Stay At Home – Do Nothing sur leur compte Spotify dont on aurait tort de se priver en attendant de les retrouver sur scène.
tracklisting
    01. Comedy Gold
  • 02. New Life
  • 03. Contraband
  • 04. LeBron James
  • 05. Fits
titres conseillés
    LeBron James, New Life, Fits
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