The Aeroplanes

Les Anglais n’en finissent plus de fouiller les bords de la Mersey pour découvrir la nouvelle perle Made in Liverpool, avec son lot habituel d’anecdotes. The Aeroplanes a en l’occurrence battu le record I-Tunes de téléchargements pour un groupe non signé. De quoi aiguiser notre curiosité maladive…

Plus qu’un single agrémenté de B-sides, c’est un véritable EP 3 titres que nous sert ici le groupe de Chris Kearney dans la plus pure tradition pop britannique. Aucun morceau ne ressort vraiment, mais l’homogénéité qualitative de l’ensemble est remarquable avec une verve mélodique particulièrement soignée. Don’t Stop Me est sans doute le titre le plus accrocheur. C’est qu’il penche timidement vers le très à la mode courant post-garage, sans toutefois perdre les qualités d’une pop légère et ici bondissante.

Viennent ensuite des titres plus traditionnels et acoustiques. Ce Somedays mélancolique montre un groupe encore en éclosion, aux influences parfois trop frappantes : dEUS dans ses phases plus pop, Coldplay avant qu’ils ne se prennent pour U2, Starsailor, et surtout cette ligne mélodique carrément piquée au Kiss Me de Sixpence None The Richer… Autant dire que si tout cela est fort plaisant, un air de déjà-vu plane sacrément. Même constat pour Blackhole, pour lequel on osera à peine citer Oasis, celui des tout débuts, tant l’héritage est flagrant jusqu’à certains gimmicks vocaux.

Les thèmes abordés sont eux aussi habituels. La dualité des sentiments, la mélancolie amoureuse et sa remise en cause perpétuelle,… On navigue en pleine psychanalyse pour un Chris Kearney qui, on s’en doute, n’obtiendra guère de réponse, et perdra finalement son esprit : « I lost my mind » conclut-il dans Somedays.

C’est donc un premier EP fort convaincant musicalement, mais qui pille un peu trop ses modèles pour qu’on lui offre notre bénédiction. Le chemin est encore long, mais les avions volent loin en général, non ?