Chronique Single/EP
Date de sortie : 31.10.2025
Label :better joy
Rédigé par
Adonis Didier, le 29 octobre 2025
Oyez, oyez, c'est le retour de better joy ! Seulement quelques mois après son tout premier EP, la bande de la meilleure joie menée par Bria Keely revient en fanfare pour vous jouer ce qui pourrait s'apparenter à la face B du heading into blue de mars dernier.
Toujours formé par Michael Champion, Jamie Ford et Andy Dunlop pour toujours jouer cette même pop-rock pleine de force et de mélancolie, le groupe n'a en rien modifié la formule et revient livrer la suite de ses aventures mélodiques en clôture du chapitre 2025. Un chapitre qui aura donc vu le groupe sortir deux EPs, faire ses premières dates hors d'Europe, la première partie de Somebody's Child puis d'Amy Macdonald (vous savez, This Is The Life...), et surtout se construire un style.
Un style pas invraisemblable d'originalité, mais qui fonctionne et que Bria Keely et sa troupe maîtrisent désormais sur le bout des ongles. De la pop-rock de stade pleine de reverb, de petites notes de guitare brillantes et mélancoliques, la parfaite bande-son du générique de n'importe quelle série adolescente des années 2000 : Veronica Mars ou Smallville, choisissez votre champion, ouvrez l'armoire et plongez dans le deuxième volet des aventures de better joy en 2025 : at dusk.
Des pérégrinations qui débutent dans un coin inconnu de la ville mais pas de la musique, this part of town c'est du pur better joy, une chanson dynamique bourrée d'arpèges de guitare électrique qui tissent en va-et-vient autour de la voix profonde et cristalline de Bria Keely, et une montée en pente douce qui amène à LA chanson que vous devez écouter sur cet EP si vous n'avez que trois minutes de libre dans votre vie : steamroller. Un rouleau-compresseur pop-rock au niveau des meilleurs titres des Killers, une puissance phénoménale constellée de saillies de guitares qui hurlent dans la nuit comme des ambulances affamées, toutes sirènes dehors pour se remplir le ventre d'une jeunesse inconséquente en plein coma éthylique dans la tourmente du Brexit et des peines de cœur.
plugged in poursuit en déambulant pleine de pudeur et de retenue sur une route sur laquelle pousse dans les pas de Bria Keely des arcs-en-ciel, des ponts aux milles couleurs arrosés de larmes et nourris du soleil que les mancuniens ont dans le cœur plutôt que dans le ciel. L'arc-en-ciel, le signe astrologique de better joy tant chacune de leurs chansons joue autant du soleil que de la pluie, du bonheur pur que de la tristesse coincée dans le fond de la gorge comme un chat asphyxié par le manque et la solitude, et de cet arc-en-ciel on redescend jusqu'à big thief. La ballade pop de l'EP au refrain balayé par de grands accords acoustiques, du Teenage Fanclub dans le texte qui nous guide à travers champ jusqu'à so long, un dernier coup de pop-rock à la better joy avant de fermer les volets, d'éteindre la lumière et de poser la tête sur l'oreiller pour aller faire de better rêves dans un better monde.
Tout ça pour conclure qu'avec ce nouvel EP le groupe confirme son style, prouve qu'il est capable de pondre une douzaine de bonnes chansons à l'année, et montre qu'il mérite de s'imposer dans le paysage pop-rock anglais comme un outsider au talent naissant mais encore inexploré. Ça donne envie et en même temps ça met un peu la pression, parce qu'on attendra désormais Bria Keely et sa formation au tournant. Car si les Daft Punk étaient harder better faster stronger, avec at dusk, better joy restent juste better joy, et même si on en voudrait toujours plus, on peut se dire que c'est déjà pas si mal.