Chronique Single/EP
Date de sortie : 07.08.2006
Label :Domino Records
Rédigé par
Johan, le 14 août 2006
Échappé de The Fridge en 2004 avec l'intimiste Homesongs, Adem nous revient armé de Love And Other Planets dont est tiré le single Launch Yourself.
Launch Yourself n'est certainement pas la meilleure chanson de l'album mais a cependant le mérite de dépareiller de l'ensemble trop homogène et, par conséquent, ennuyeux sur la longueur. Adem a peut-être lui aussi conscience que Launch Yourself n'est pas le single idéal, d'où la décision de l'avoir placée en quatrième et dernière position du single. La première place revient au mix de Barny's Radio avec lequel nous ne nous sentons pas dépaysés puisque ressemblant à s'y méprendre à l'originale. Ainsi, Adem nous focalise sur les remix de Four Tet et Hot Chip, éléments majeurs et déterminants de la bonne efficacité de la galette.
Adem a fait appel à Kieran Hebden, membre unique de Four Tet qui fait également partie de The Fridge, pour remixer son titre. Toujours pas dépaysés : Four Tet dénaturalise le morceau de son rythme saccadé et décalé, et apporte ainsi le minimalisme qui le caractérise tant ; de multiples sons de-ci de-là parcourent Launch Yourself, accompagnent les voix étonnantes de la chanson et se développent individuellement jusqu'à progressivement se rejoindre et former un ensemble, une mélodie évidente et abrasive comme du Hot Chip.
Hot Chip, auxquels Adem a d'ailleurs fait appel pour ce troisième remix de Lauch Yourself dont la version originale emprunte déjà leur style spontané et original. Toujours pas dépaysés. Le morceau prend malgré cela une toute autre ampleur. À l'opposé de Four Tet, les détonnants membres de Hot Chip se laissent envahir de mélodies éparses qu'ils parviennent miraculeusement à contenir dans les cinq minutes qu'ils se sont accordés et se ressemblent plus que jamais. Puis, sur les trente dernières secondes, le minimalisme ombrageux de Four Tet prend de nouveau le relais, comme pour mieux annoncer Launch Yourself, la version de l'album, qui s'avère alors complexe et irrationnelle : ses claquements de mains entraînants contredisent les voix calmes et apesantes qui viennent s'y poser ; on surprend une mélodie au second plan qui passe et repasse sans que l'on s'en soit aperçu auparavant ; et on la réécoute encore et encore, totalement dépaysés par son infime et envoûtante incohérence.