Hatcham Social

Pas tout à fait un nouveau venu sur la scène poprock britannique puisqu’y sévissant depuis trois bonnes années, le quatuor n’a jusqu’à présent jamais véritablement convaincu son auditoire malgré quelques mélodies réussies comme So So Happy Making. A charge pour lui, en conséquence, d’enfin faire ses preuves à travers les onze titres de son premier opus, You Dig The Tunnel, I’ll Hide The Soil où figure, outre la composition inspirée susnommée, un autre morceau connu, à savoir la face B en demi-teinte, Penelope (Under My Hat).

Si les premières mesures, plus que jamais coincées entre un Pulp un peu pompeux et mollasson et un Suede ampoulé et laborieux, de l’introduction de l’album, Crocodile, ne nous rassure guère sur la progression et le gain en maturité du groupe, les titres suivants, à l’image du percutant et hypnotique Sidewalk et du groovy et mélancolique nouveau single Murder In The Dark, lequel n’est pas sans évoquer la rythmique métronomique des Rifles, dissipent instantanément nos doutes.

En effet, depuis les très rock garage Hypnotise Horrible Eyes ou encore My Opinion très nostalgiques des XTC, jusqu’aux plus raffinés et synthétiques Superman et Give Me The Gift, le spectre musical des Hatcham Social balaie et dépoussière tous les genres en vogue dans les années quatre-vingts dans la perfide Albion. Aussi nous est-il donné à découvrir un son, tantôt rugueux et sans concessions, comme en atteste un I Cannot Cure My Pure Evil que n’auraient pas renié les 60ft Dolls, tantôt à connotation plus dandy et sophistiquée à la manière d’un These Animal Men.

Sans toujours faire preuve d’une grande originalité ni d’une très grande homogénéité, You Dig The Tunnel, I’ll Hide The Soil n’en demeure pas moins un premier effort discographique ponctué de quelques perles très fraîches et lumineuses.