Chronique Album
Date de sortie : 12.07.2010
Label : Polydor
Rédigé par
Claire, le 26 juillet 2010
L’Ile de Lewis est plus connue comme l’un des points les plus septentrionaux de l’Europe que comme un berceau rock 'n' roll anglophone. C’est cependant de cette petite ile tout au nord de l’Ecosse où le soleil ne se couche presque jamais en été que nous vient Colin MacLeod, dont l’album sort sous le nom de The Boy Who Trapped The Sun.
Émigré à Londres en 2007, le songwriter a collaboré notamment avec Ed Harcourt avant de se décider à publier Fireplace, qui sort ces jours-ci. Et il faut avouer que ce premier opus est plutôt de bonne facture. Le jeune écossais parvient en effet à livrer douze titres, tout en nuances, un album pour une après-midi sur la mer du nord, quand le temps est gris, un album pour surfeurs britanniques. The Boy Who Trapped The Sun, c’est un peu une sorte de Jack Johnson qui aurait croisé le chemin de Mundy, Snow Patrol ou encore Ellliot Smith, une myriade d’influences réunies sous un même nom.
Des singles, cet album en contient définitivement. Katy, tout comme Thorn In Your Side ou Dreaming Like A Fool sont à eux seuls une vitrine confortable pour Fireplace. Les titres sont dansants, mélancoliques, hymnesques et ont ce petit quelque chose de familier, une aura de déjà vu.
Titre éponyme, Fireplace est une ode à la chaleur du foyer, à la famille, à la rudesse des terres. Walking In The Dark rappellera la mélancolie des chansons d’Elliott Smith avec son piano tout en douceur et une voix à la sensibilité mise à nue. Rien dans cet album n’est bâclé et tous les instruments sont utilisés avec pertinence et à bon escient.
Pourtant, aussi doué que soit le petit gars des Orcades, on s’aperçoit vite que le fantôme de ses influences est très présent, voire pesant. Même si l’on apprécie reconnaitre les inspirations de The Boy Who Trapped The Sun, on se demande quel est finalement le vrai visage musical de Colin MacLeod. Avec ce premier album, il est clair que The Boy Who Trapped The Sun a voulu s’inscrire dans une certaine continuité folk laissant ainsi de coté ce que l’on cherche tous dans le premier opus d’un jeune songwriter : une créativité neuve et une identité bien marquée. Une audace qui pourrait pourtant bien être payante lors de la sortie d’un deuxième album, puisque les galons musicaux auront été clairement posés avec ces douze titres.
Fireplace est agréable comme un souvenir de gouter en été chez ses grands-parents, comme retrouver des vieilles photos de famille. Il ne reste plus qu’à Colin MacLeod à faire de son charme désuet et intemporel sa marque de fabrique et devenir un membre à part entière du mouvement folk britannique.