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Lightships

Electric Cables

Lightships - Electric Cables
Chronique Album
Date de sortie : 02.04.2012
Label : Domino Records
3
Rédigé par Jeremy Leclerc, le 8 avril 2012
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L’ombre d’un arbre sur un banc, zébré par les rayons du soleil. Les étudiantes vont et viennent sur fond de ciel bleu, tandis que Lightships distille une pop doucereuse appelant à flâner dans les ruelles encore fraîches du matin. Le projet solo de Gerard Love, membre des Teenage Fanclub, groupe écossais souvent cité par Kurt Cobain comme le « meilleur groupe du monde », signé chez Domino Records, propose une musique ressemblant à ces moments où l’on se laisse porter par la vague, naïfs.

Les réverbérations éthérées et la voix langoureuse ont la chaleur d’une journée de printemps, anesthésiante comme l’insidieuse fatigue de la digestion, endormant chaque muscle, chaque nerf du corps sans que l’on puisse rien y faire. Sweetness In Her Spark ou Every Blossom, tout en douceur; on sent encore l’odeur de la salle de bain sur les jambes lisses des filles qui fendent l’air comme les ailes d’un avion, et entraînent dans leur sillage un voile parfumé à peine perceptible. Une sensation éphémère agréable mais déjà oubliée.
On s’attarde sur des petits détails, des notes isolées comme des papillons se détachant du paysage, la basse qui sourdine au loin. Une allure, un visage. Elle est belle. Cachée derrière ses verres noirs opaques, on la remarque de suite : habillée en pastel, rouge à lèvre corail, portée par la grâce printanière. Silver And Gold. Lumineuse comme l’or et l’argent. Elle sort des lumières de la scène pour s’asseoir sur le banc.

On s’enferme dans une espèce de rêverie bucolique avec cette flûte, bercé par un faux-rythme, écrasé par la chaleur du soleil, par l’ambiance aqueuse, les mélodies vaporeuses et délicates de Girasol. Stretching Out nous tire pour le meilleur de cette rêverie qui en deviendrait presque apathique. Sans doute une des meilleures chansons de l’album. Elle ôte les lunettes, passe une main dans les cheveux et se lève. Une petite brise plaque la robe contre son corps. Elle s’avance invincible, avec une fragilité difficilement feinte que l’on remarque à peine. On aimerait lui prendre la main. Sunlight To The Dawn résonne dans la continuité de Stretching Out. Agréable et rafraîchissante, révélant enfin tout les arômes de Lightships, exaltés par les différentes couches d’instruments étalés comme des draps soyeux, et les notes qui tourbillonnent tout au long de l’album. Aussi belle que cette inconnue que l’on croise tous les jours.

Un plaisir éphémère sans prétention. Un plaisir qui manque de caractère, d’une force évidente qui transcenderait l’ensemble pour toucher là où il le faut et qui laisserait une marque, un souvenir impérissable. Une fleur dans une pelouse fraîchement coupée.
tracklisting
    1. Two Lines
  • 2. The Warmth Of The Sun
  • 3. Muddy Rivers
  • 4. Sweetness In Her Spark
  • 5. Every Blossom
  • 6. Silver & Gold
  • 7. Girasol
  • 8. Stretching Out
  • 9. Photosynthesis
  • 10. Sunlight To The Dawn
titres conseillés
    Silver And Gold, Stretching Out, Sunlight To The Dawn
notes des lecteurs