Stereophonics

Avec de nombreux hauts et quelques bas, des moments de gloire mais aussi une poignée de passages à vide ayant ponctuellement terni une réputation impeccable à leurs débuts il y a maintenant deux décennies, les Stereophonics font preuve en 2015 d'une étonnante longévité alors que nombre de groupes côtoyés depuis leurs débuts ont cessé depuis longtemps d'exister. Dès lors, une question subsiste : le renouveau entraperçu il y a deux ans avec Graffiti On The Train en 2013 se confirme-t-il en cette rentrée avec la parution de Keep The Village Alive ?

Inattendu succès, tant critique que commercial, après les déceptions qu'avaient constitué Pull The Pin et Keep Calm And Carry On, le précédent album de la formation fondée au Pays de Galles nous renvoyait alors à un âge d'or révolu. Certes la voix de Kelly Jones, intacte après deux décennies de tournées et sessions en studio, n'avait jamais perdu de sa superbe, mais la mélancolie, l'univers presque conceptuel et l'étonnante complexité des chansons présentées alors nous faisaient découvrir une facette encore inconnue.

Sur Keep The Village Alive, Stereophonics opèrent un retour aux bases ayant engendré le succès commercial rencontré durant la décennie écoulée. Si l'on n'osera pas ici parler ici du choix de la facilité, l'orientation plus pop du disque, indéniablement plus accessible que son prédécesseur, en fait aussi un objet plus conventionnel. Une fois de plus, si la voix de Kelly Jones se voit placée au premier plan, le single C'est La Vie aussi basique qu'efficace et dynamique avec son refrain taillé pour les stades et White Lies constituent à eux seuls la synthèse de Keep The Village Alive : entre rock FM ou ballades plus langoureuses et mélancoliques, les quarante minutes que compte le disque ne désarçonneront, ni ne surprendront, tant les fans de la première que les nouveaux arrivants.

Électriques et allant droit au but sur Sing Little Sister ou l'évident I Wanna Get Lost With You, se tournant vers des orchestrations au piano ou cordes que l'on aurait préférées plus subtiles à l'image de Fight Or Flight ou de l'irritant My Hero, ou jouant la carte de la simplicité souvent avec réussite (Song For The Summer, Into This World), les Stereophonics offrent avec Keep The Village Alive la synthèse de leur deux décennies d'existence. Le groupe n'a plus rien à prouver et ne cherche pas ici à nous convaincre du contraire, délivrant ce qu'il faut de chansons réussies pour continuer d'entretenir la flamme.