GIRLS IN SYNTHESIS

Londres 1984, comme en écho au roman de George Orwell, la Grande-Bretagne est rongée par la crise et le chômage. Les punks qui prédisaient le no future se sont sabordés, The Cure qui ont sorti un sommet de musique gothique avec Pornography ont failli virer pop avant de se rattraper avec un album psychédélique, New Order assument les influences disco, Bauhaus ont choisi d'exploser. La new wave se fait maintenant en costumes blancs et chemises roses dans des clubs pour Golden Boys, les années Thatcher n'auront pas été mauvaises pour tout le monde. Tout espoir n'est cependant pas perdu : la résistance s'organise. En Ecosse, The Jesus And Mary Chain< préparent une nouvelle révolution post-punk, le shoegaze est prêt à naître.

Londres 2024, c'est un fait assumé, les courants musicaux ne meurent jamais complètement et réapparaissent au gré de l'inspiration, regarder dans le rétro n'est plus un problème. Soit GIRLS IN SYNTHESIS connaissent leurs classiques, soit ils sont passés par les mêmes tourments que Killing Joke, Gang Of Four et Christian Death. Il y a même dans leur musique un peu de Corpus Delicti, comme quoi les vagues gothiques se suivent et se ressemblent. Noir c'est noir, comme dit la chanson.


Le trio réussit à créer des ambiances bien tendues, la guitare est stridente, la basse glaciale, la batterie claque, et la voix qui est souvent le maillon faible du genre tient plutôt bien la route. Malgré l'ambiance lugubre, ce n'est pas déplaisant, mais le tout manque peut être un peu d'originalité pour tenir sur la longueur d'un album, d'autant que le groupe a le chic pour trouver des gimmicks choc comme sur Corrupting Memories qui se termine par "I can't think straight" hurlé en boucle et qui entraîne les auditeurs vers une folie pas vraiment douce et pourtant très séduisante.

A les voir gesticuler dans leur vidéo clip, j'ai bien envie de les voir sur scène pour rentrer un peu plus dans ce délire en Cinquante Nuances de Black !