En première partie des Libertines pour leur second concert surprise au Trabendo de Paris, on découvre
Vera Daisies.

Margaux Jaudinaud, que l'on connaissait dans Ottis Cœur, se lance avec ce projet dans l'aventure solo. Cette formule guitare-batterie fonctionne à merveille. Dès les premiers morceaux on est conquis par le charme et l'insouciance de sa musique. Il y a un petit côté pop punk à la Weezer chez Vera Daisies. Ces guitares très indie 90's nous accrochent et nous emportent. La jeune fille a une belle présence scénique et plaisante entre les morceaux avec le public. Un set racé et élégant qui démarre la soirée sous les meilleurs auspices.

En 2002-2003
The Libertines étaient LA sensation british. La presse s'emballait et le groupe était alors au sommet de sa gloire. Vingt ans plus tard et après avoir davantage fait la une des tabloids et des magazines people plutôt que de la presse musicale, qu'en est-il de ce groupe « bigger than life » ?
Le quatuor démarre son concert par l'ultra classique
Up The Bracket, sans doute la meilleure façon possible de lancer la soirée, surtout que le titre est enchaîné avec deux autres morceaux de ce formidable premier album :
The Delaney et
Vertigo.
Run, Run, Run du tout récent
All Quiet On The Eastern Esplanade n'est pas mal du tout alors que Carl Barat, comme à son habitude, porte ses lunettes noires et un chapeau. Ses poses guitaristiques et son style font fortement penser à Johnny Thunders avec cette même élégance de dandy décadent. Sa complicité avec Pete Doherty semble évidente. Revoir ces deux-là jouer épaule contre épaule comme au bon vieux temps fait vraiment plaisir à voir.
On repart ensuite dans les classiques avec
Boys In The Band et
The Boy Looked At Johnny. Tout n'est pas parfait dans le concert, il y a parfois un petit côté approximatif, mais c'est ce qui en fait le charme. Les Libertines font du rock comme on en faisait autrefois lorsque les musiciens étaient encore des musiciens et pas des machines. C'est ce côté un peu bordélique qui donne au concert tout son sel.
Vingt ans après leur sortie,
What Became Of The Likely Lads et
What Katie Did n'ont rien perdu de leur beauté.
Merry Old England prouve que le combo est capable aujourd'hui encore de pondre de très beaux morceaux, alors que
Death On The Stairs et
Music When The Lights Go Out sont superbes. On termine en beauté avec
Horrorshow,
Can't Stand Me Now qui fait chavirer la salle et
Time For Heroes.

Le groupe revient pour un long rappel de six titres.
Man With The Melody et
I Have A Friend prouvent définitivement que The Libertines sont vraiment de retour.
The Good Old Days est ce qui peut se faire de mieux en matière de pop anglaise avec un petit côté à la Kinks alors que
Songs They Never Play On The Radio est peut-être le plus beau titre de leur dernier album, une ballade sublime magnifiquement chantée par Pete Doherty. Et on termine en beauté avec un merveilleux
Don't Look Back Into The Sun repris en chœur par une foule en liesse.
Un concert au charme infini loin de la standardisation actuelle. L'émotion était là et pas que pour la nostalgie.