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Transmusicales

Rennes, du 7 au 9 décembre 2006

Live-report rédigé par Johan le 14 décembre 2006

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Cette fois encore, les Transmusicales font la part belle aux découvertes. Plus encore, l'équipe du festival a l'audace de ne pas inviter de tête d'affiche comme les années précédentes afin de permettre une interaction forte, un échange direct entre les artistes et le public rennais. Des groupes relativement méconnus ou encore jeunes et donc en devenir se succèdent alors, créant soit la surprise, soit l'antipathie, mais certainement pas l'indifférence durant ces trois jours haletants.

Entrecoupé de sets certes originaux mais excessivement lassants du français Dj Click, le Hall 9 est cependant le lieu primordial de ce jeudi soir car s'y produisent les groupes les plus intéressants. Tout d'abord, c'est The Sunshine Underground, quator survolté de Leeds, qui s'empare du Parc Expo. Bien que le public ne soit pas encore chaud, le groupe s'en sort avec les honneurs grâce à leur rock abrasif et une rythmique funk dansante que peuvent leur envier The Rapture et autres Radio 4. The Way It Is, I Ain't Losing Any Sleep, Put You In Your Place, Commercial Breakdown, la totalité de leurs tubes y passent et prennent véritablement tout leur sens sur scène. En plus de restituer en live le groove possédé de leur album, le quator y apporte une puissance considérable en érigeant leurs morceaux en hymnes rock imposants. Pour un de leurs premiers concerts en France, The Sunshine Underground ne font pas défaut à la réputation scénique qui les suit.

Vient ensuite, toujours dans l'immense Hall 9, Cat Power accompagnée, non pas du Memphis Rythm Band comme d'ordinaire, mais ce soir-là du violoniste Warren Ellis, leader de Dirty Three et membre des Bad Seeds, et du guitariste Judah Bauer qui officie au sein du Blues Explosion. De sa voix frêle, la jolie et fragile Chan Marshall amène une ambiance feutrée sur de ravissants airs bluesy. Mais c'est quand elle prend le timbre soul et plus rauque de ses dernières compositions qu'elle fait des étincelles, notamment sur le somptueux The Greatest qui démarre le show en beauté et parcourt de frissons le public pour toute l'heure qui suit.

Petit tour au Hall 3 où Viva Voce se produisent. Les deux musiciens martèlent leur pop psychédélique pour en faire de joyeuses et désordonnées pépites rêches. Les mélodies sensibles se voient alors destructurées puis réappropriées tantôt en blues nerveux, tantôt en punk sauvage, mélange séduisant entre l'expérimentation tendue de Sonic Youth et la folie communicative des Dresden Dolls, le tout servi sur la voix éthérée et lancinante de la chanteuse Anita.

Retour au Hall 9 où s'amasse une foule plus jeune et féminine pour le rock fougueux – ou alors serait-ce pour la belle gueule de Johnny Borrell, on ne saura jamais – des désormais célèbres Razorlight. Le groupe alterne le meilleur de leurs deux opus pendant une heure : agréable, le concert se déroule sans grande surprise bien que toutefois les chansons bancales du dernier album tiennent mieux la route sur scène. Constat plaisant.

1h00, Hall 3 : The Horrors. Bon. Autant les quelques chansons qu'on a pu écouter du groupe de-ci de-là s'avèrent assez efficaces, empruntant le psychédélisme et le punk de The Cramps ainsi que le glam rock et le maquillage de Kiss, autant sur scène il s'apparente davantage à du Marilyn Manson de seconde zone. Il faut être dans l'ambiance, disons.

Après avoir persévéré une bonne dizaine de minutes devant le bruit de The Horrors, retour à la case départ où une ambiance totalement différente investit les lieux. Les 28 membres – ou 29, je ne sais pas, je n'ai pas pu compter, ils couraient dans tous les sens, les bougres – de I'm From Barcelona répandent la joie sur Terre à leur manière : jet de ballons gonflables dans un premier temps, puis de confettis et de bonbons Kréma par la suite. Textes simples et rigolos. Mélodies irrésistibles, choeurs enjoués, instruments à foison. Plus qu'un groupe, I'm From Barcelona est une bande de potes où on se court après, où on se photographie les uns les autres, où on se prend dans les bras. Après une heure de générosité et de communion, aussi bien entre eux qu'avec le public, quelques-uns des musiciens descendent parler avec les premiers rangs tandis qu'on ressort de la salle le sourire aux lèvres et le coeur en fête.
artistes
    Porcelain
    The Sunshine Underground
    Stuurbaard Bakkebaard
    Cat Power
    Montevideo
    Viva Voce
    Razorlight
    Zabo
    The Horrors
    Gong Gong
    I'm From Barcelona
    Pop Levi