logo SOV

Transmusicales

Rennes, du 7 au 9 décembre 2006

Live-report rédigé par Johan le 15 décembre 2006

Bookmark and Share
vendredi 8
En ce vendredi soir, Klaxons est sur toutes les lèvres à peine passé l'entrée du Parc Expo. On patiente dans le Hall 9 devant Ezra, un human beatbox de 22 ans qui joue la comédie plus qu'il ne fait de la musique : seul sur scène devant une foule plutôt importante en attente du groupe hype fluo, il conquit une bonne partie des spectateurs en explorant différents styles qui vont du jazz au hip-hop, le tout servi avec humour, générosité et brio. Le jeune homme finira même son show en introduisant Klaxons par des beats et effets vocaux une fois de plus saisissants.

Klaxons entrent donc en scène et, de bout en bout, livrent une prestation impressionnante. Leurs titres new rave sont bien évidemment taillés pour la scène, et même leurs morceaux plus subtils et assagis comme 2 Receveirs trouvent leur place entre les puissants Atlantis To Interzone, Gravity's Rainbow et autres Magick. Bien que n'ayant pas encore sorti d'album, ces Bee Gees punk parviennent aisément à tenir en haleine le public rennais grâce à des hymnes imparables déjà connus de tous à l'instar de Not Over Yet et Golden Skans alors qu'ils ne figurent sur aucun single paru. Preuve de la pertinence de leurs compositions.

Dans le Hall 4, un autre groupe anglais se produit : The Bishops. Alternative parfaite entre Franz Ferdinand et The Strokes, le groupe est précis, concis et classe. Chacune de leurs chansons possèdent ce petit truc qui nous obsède, que ce soit un riff irrésistible, un refrain accrocheur ou encore un solo terriblement exaltant – et il faut avouer que c'est souvent les trois réunis. Encore un groupe britannique qui fera parler de lui l'année prochaine.

Albert Hammond Jr, guitariste évadé de The Strokes, démontre qu'il sait aussi chanter et composer avec talent. L'album Yours To Keep paru il y a quelques mois y passe dans sa quasi totalité, évoquant bien sûr par moment The Strokes tout en apportant cependant une touche plus bluesy et personnelle. Quelques mélodies et refrains sortent du lot de-ci de-là, obligeant à nous arracher des déhanchements et mouvements de tête comme sur les fabuleux Blue Skies et Hard To Live In The City.

Minuit. Place à la révélation de ce festival – pour moi – qui n'est autre que Son Of Dave, le seul, l'unique. Le canadien Benjamin Darvill est un dandy venu directement des années 50 pour offrir l'une des meilleures prestations des Transmusicales 2006. Dès son entrée en scène, le public est de suite conquis, Benjamin Darvill s'élevant sûrement au statut de père de substitution pour certains, probablement de super pote pour d'autres, sans aucun doute de génie pour tous. Assis sur une chaise au centre de la scène, il se munit de son harmonica et commence à jouer sous les yeux ébahis des non-initiés comme moi. À l'aide d'une pédale à samples, de maracas et de sa voix rauque, il emporte tout sur son passage avec un blues à la fois fougueux et dépouillé, chaotique et tendu. Les solos d'harmonica se mêlent à merveille aux beats et samples qui rythment les compositions et, de temps à autre, ralentissent et se font alors intimes et émouvants, avant de repartir de plus belle et d'enflammer la foule. Singulier et grandiose.

Pour me remettre de mes émotions, direction le Hall 3 où une seconde révélation se manifeste à mes yeux : Cold War Kids. Le groupe, dont l'album ne sort en France qu'en février prochain, dévoile un rock incisif et bordélique, un chant éraillé et entraînant, et surtout un piano convulsif qui donne une tournure étonnante et irrésistible à ses compositions.

Arrivée de The Long Blondes à 3h00 : sans grande surprise, le quintet livre un show carré, porté par une Kate au mieux de sa forme et de sa sensualité. Ressemblant un peu trop à Superbus sur le dispensable Once And Never Again, les titres édulcorés et adolescents du groupe aguichent dès lors qu'ils sortent du lot par la grâce d'un rythme funky (Giddy Stratospheres), d'un climat post-punk (Weekend Without Makeup) ou d'un refrain explosif tendance Pipettes (Lust In The Movies). Mention spéciale aussi à You Could Have Both qui véritablement fait mouche lorsque le chant alterne de Kate à Dorian – le guitariste du groupe –, à la deuxième moitié de Madame Ray qui s'avère certainement être le passage le plus intense du show, ainsi qu'au refrain suraigu de Only Lovers Left Alive hurlé par une Kate sur le coup excessivement envoûtante, qu'on se surprendra d'ailleurs à chanter indéfiniment sur le chemin du retour. « Only lovers left aliiive » ...
artistes
    Orville Brody And Goodfellas
    Ezra
    Klaxons
    Human F.E.A.X.
    The Bishops
    Albert Hammond Jr
    Serena Maneesh
    Son Of Dave
    Cassius
    Cold War Kids
    The Books
    Beats And Styles
    The Long Blondes
    Dj Morpheus
    Darlin'nikki