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David Thomas Broughton

Paris, Espace B - 20 juin 2012

Live-report par Claire

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Jeudi dernier, l'Espace B recevait David Thomas Broughton pour un concert à la fois expérimental et inattendu. Précédé du duo folk néo-zélandais Tiny Ruins, l'Anglais assurait ce soir-là la promotion de son album dans une ambiance très, voire trop sage.

Vingt-et-une heure. Les deux filles, à la guitare et à la contrebasse, entament un set posé et mélodieux, folk et vintage . Il faut dire que l'ambiance est estivale, le public est assis à même le sol et apprécie visiblement les mélodies surannées du duo qui rappelle beaucoup First Aid Kit. Une jolie surprise qui mériterait une reconnaissance bien plus grande.

C'est vers vingt-deux heures que David Thomas Broughton monte sur scène. Vêtu comme pour aller assister à une régate, l'Anglais semble a priori mal à l aise. Seul avec sa guitare, sa boite à rythme et son matériel, il débute son set par un titre très expérimental, mêlant sa guitare et une boucle sonore pré-enregistrée. Son atout principal ? Sa voix sortie d'une autre époque, proche d'un opéra baroque. Son défaut majeur ? Son manque de communication avec le public qui reste malgré tout sagement à l'écouter, sauf pour certains, rappelés à l'ordre par des chut insistants d' une des deux néo-Zélandaises.
David Thomas Broughton ne se laisse pas déstabiliser et joue surtout pour lui plus que pour le public, descendant au milieu de la salle pour prendre des notes sur un carnet ou pour chanter a cappella et sans micro. Relevant à la fois de la performance façon Yoko Ono comme du festival folk sixties, le concert finit par tourner à la farce. Plus adapté aux country fairs hippies de l'ouest des États-Unis, David Thomas Broughton ne parvient pas à transmettre sa passion décalée dans un cadre aussi urbain.

Artiste pourtant authentique et multi-instrumentiste, D.T. Broughton va devoir négocier une approche moins élitiste s'il veut que les vrais amoureux du folk se retrouvent dans sa musique. Avant de pouvoir se permettre un merchandising aussi décalé que le sien, l'Anglais doit surtout apprendre à conquérir une audience.