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Just Mustard

Interview publiée par Jean-Christophe Gé le 21 octobre 2025

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À un mois de la sortie de leur nouvel album, Just Mustard ont un planning serré. Ils ont roulé toute la nuit et une partie de la matinée pour arriver à Paris depuis Berlin. A peine ont-ils fini de déjeuner qu'ils enchaînent quelques interviews avant de faire les balances pour leur concert du soir. Je retrouve une partie du groupe dans le foyer du Point Éphémère, un lieu que je n'ai pas l'habitude de voir aussi calme. Ce soir, ce sera une autre ambiance, le concert affiche complet !

Malgré ce planning, Rob Clarke (bassiste), Shane Maguire (batterie) et Mete Kalyon (guitare) sont très détendus et profitent de l'instant présent : ils sont très heureux de jouer à nouveau au Point Ephémère, fiers du travail effectué sur leur nouveau disque. Et en plus, la météo pluvieuse leur rappelle la maison !

Comment décririez-vous WE WERE JUST HERE en un seul mot ou une seule émotion ?

Rob : [se tournant vers Shane] Comment le décrirais-tu ?
Shane : Un mot me vient tout de suite : coloré !
Rob : Ah oui, c'est ça, c'est exactement ce que j'aurais dit aussi. Je dirais aussi qu'il est plus joyeux, et qu'il a peut-être un côté futuriste. C'est une progression dans le son du groupe. Le premier album était assez brut et fait maison, je suppose. Avec le deuxième nous commencions à être à l'aise en studio, dans de beaux studios même, avec du temps pour travailler les mixes. Cet album, c'est la continuité de cette évolution naturelle. Maintenant nous sommes vraiment à l'aise en studio, nous osons plus expérimenter, et ça se ressent dans le son, je pense que c'est un album qui a vraiment de l'ampleur. Notre expérience nous permet d'exprimer davantage notre créativité.
Shane : C'était plus qu'un mot ! [rires]

Comment se passe le processus de création et de modelage de votre son ?

Shane : Nous laissons beaucoup de place à l'expérimentation et aux types de sons que nous voulons produire, surtout nos guitaristes qui ont beaucoup de manières de modeler leur son. Notre seule limite, c'est de ne pas vouloir ressembler à un autre groupe. Et ce qui nous unit, ce sont nos goûts musicaux communs, quand quelqu'un arrive avec un son qui nous plait à tous, nous suivons le flow.
Rob : Quand un son nous accroche, ça peut être un réglage de pédale, un accord ou une mélodie... Ce n'est pas toujours la même inspiration, mais tu sais quand tu l'entends ! Nous avons envie de creuser l'idée et de la développer. Quelqu'un ajoute un truc en plus, et là ça devient un processus de groupe très organique. Mais je pense que nous savons davantage ce que nous ne voulons pas que ce que nous cherchons vraiment. Nous voulons faire avancer notre musique plutôt que de citer des influences ou des choses qui ont déjà été faites.

Nous avons parlé du son, comment se passe l'écriture de la chanson en elle-même ?

Shane : Il y a différentes façons de faire. Dans cet album en particulier, un autre mot que j'aurais pu utiliser pour le qualifier, c'est « direct ». C'est quelque chose que nous avons délibérément ajouté à notre processus d'écriture. Je sais que sur le précédent album, il y avait peut-être des chansons que nous avions trop travaillées pendant l'écriture, et du coup, c'était parfois un processus un peu pénible et il fallait parfois revenir en arrière pour simplifier les morceaux, les démonter pour revenir à l'essence même de ce dont ils parlent. C'est quelque chose que nous avions en tête pour cet album. Sinon, la mélodie et les voix, c'est souvent quelque chose que nous décidons assez tôt.
Rob : [Mete, un des deux guitaristes, arrive] Nous sommes en interview, il faut que tu répondes à une question : quel est ton processus créatif ?
Mete : Mon processus créatif ? Je fais de la musique la nuit dans ma chambre tout seul puis je partage les morceaux sympas. J'écoute de la musique et je joue avec mes pédales et j'essaie de trouver un son cool. Je vous ai interrompus, désolé.
Shane : Ça peut être assez différent selon les chansons. Il y a beaucoup de morceaux que Katie et David ont écrits chez eux, dans une forme très simple, une sorte d'accord à la guitare acoustique avec une voix. Après nous les développons, et puis nous les amenons dans le studio, et là nous étoffons le son et l'arrangement. Et puis, comme pour d'autres morceaux des albums précédents, parfois nous improvisons un truc complètement fou, et ça vient naturellement. Quand ça nous plait, nous le développons. Pour Heart Under, à cause du confinement, nous ne pouvions pas nous voir, et du coup nous avons fait évoluer notre manière de composer. Nous devions enregistrer nos parties ou nos idées et nous les envoyer par internet. Nous avons gardé un peu ça aussi pour cet album, à s'envoyer des idées, des enregistrements, des accords que nous pouvions écouter dans notre coin avant d'ajouter notre touche, une mélodie vocale ou un rythme de batterie.
Rob : Franchement, j'ai vraiment aimé ce système. C'était plutôt cool d'avoir une trace de tout ce sur quoi nous travaillions. C'était comme si tout le monde notait ses idées parce que parfois, quand nous faisions des jams nous utilisions un téléphone pour s'enregistrer dans la salle de répétition. J'ai encore sur mon disque dur des jams de vingt-cinq minutes d'une seule chanson où on nous entend commenter « Ah, ça c'est cool, ouais on le garde », ou « on met ça quelque part ». Sur une heure sur une chanson, tu découvres un petit roulement de batterie ou un changement de tempo, et ça devient un truc que tu retiens, et c'est à partir de ces découvertes que la chanson se construit quand tu passes à l'arrangement. Un bon vieux jam à l'ancienne. Mais j'aime aussi beaucoup que si quelqu'un à une idée, il a l'espace pour la développer en solo avant de la partager. Et le groupe peut la garder ou s'en inspirer pour écrire quelque chose d'autre. Bref, il y a plein de façons de faire
Mete : There are many ways to skin a cat [ndlr : littéralement « il y a plus d'une façon d'écorcher un chat », ce qui nous a menés à une digression sur la cuisine pour le moins originale de son grand-père]. Bon, euh... Pour la musique, il faut trouver des accords, écrire des chansons, mais sans sonner comme un groupe à guitares lambda. Il faut que ce soit bizarre, que ça intrigue. J'adore quand on nous demande « c'est quoi ce truc, c'est un synthé ? Une boîte à rythmes ? ». Là je me dis que nous avons bien fait notre boulot, enfin pas vraiment un boulot, mais tu vois ce que je veux dire. J'adore garder un peu de mystère, que les sons arrivent sans trop savoir d'où ni comment. Mais comme le dit Shane, tu peux aussi juste jouer un accord et obtenir un truc étonnant. Même à la guitare acoustique avec deux notes, tu peux faire une chanson qui va sonner comme Nirvana, et puis... Bon je pars dans tous les sens et je suis en train de foirer cette interview [rires].

Tu parles beaucoup du son, est ce que ça fait autant partie de votre écriture que les accords, la mélodie ou les paroles ?

Rob : Si tu parles du son et de la texture, oui, tout à fait. Parfois, ils peuvent même être plus importants. Nous aimons garder un équilibre : les morceaux doivent être intéressants au niveau des harmonies, de la composition, mais aussi du son, de l'acoustique et des textures. Cette combinaison est plus captivante, c'est ça mon but, c'est ce que j'aime entendre, c'est ce avec quoi j'aime développer. Parfois tu crées des compositions dissonantes, qui sonnent mal, ou qui évoquent la colère, la tristesse ou autre. Dissonant, ça ne veut pas forcément dire faux. C'est moins structuré et académique, mais aussi plus brut, plus émotionnel, et quand tu fais ça, quand tu crées une composition dissonante, c'est particulièrement important que ça sonne bien. Sinon, si tu as une composition dissonante qui sonne mal, là tu as un vrai problème. Du coup, je pense que c'est comme le sel et le poivre, les deux ensemble, c'est parfait, ils se complètent, mais juste le poivre ou juste du sel, ça ne marche pas.
Shane : Pour cet album, j'ai vraiment voulu que la chanson soit là dès le départ, avec cette simplicité et cette immédiateté. L'ambiance était déjà là au début parce que je sais que dans certaines chansons d'avant, quand tu te perds un peu dans le son, tu peux te perdre toi-même, et la chanson perd son essence. Les premiers éléments sont un peu comme l'esprit de ce qu'elle raconte. Katie peut répondre avec sa voix et chacun avec son instrument voit exactement quel genre de rythme ou de tempo cette chanson va avoir. Comme l'a dit Rob, trouver cet équilibre est essentiel.

Alors, quels sont les morceaux de l'album qui ont été les plus spontanés ou les plus faciles à réussir, et peut-être ceux qui t'ont donné le plus de fil à retordre pour les finir ?

Rob : ENDLESS DEATHLESS a été écrite en une journée. Nous éditions juste là, genre « OK, ça déchire, on l'a écrit, point final ». Il n'y a pas eu de débat pour savoir si c'était bien ou pas, c'était juste top. Finalement, elle n'a pas trop changé par rapport à la démo. Comme nous venions de l'écrire, nous l'avons enregistrée en démo pour nous rappeler comment la jouer.
Shane : Sur chaque album, il y a une ou deux chansons comme ça, que nous avons totalement improvisées.
Rob : ENDLESS DEATHLESS est clairement un truc qui nous est tombé du ciel.
Shane : Nous avons quand même le premier brouillon de la chanson, mais l'arrangement peut prendre du temps. C'est souvent le cas pour nos chansons. Quand tu as un truc vraiment cool, ce n'est pas toujours évident de savoir comment en faire une chanson intéressante et qui raconte une histoire. Je pense que nous avons essayé de nous laisser guider par la voix pour le flux et la structure de la chanson.
Rob : La structure n'est pas évidente et c'est un peu la nature de la pop et du rock : intro, couplet, refrain, pré-refrain, pont, prologue et épilogue, peut-être un break et cetera. Tu peux le sortir comme ça sur les plateformes de streaming, et on peut te dire que c'est un super album, mais il faut que tu coupes toutes les intros, que tu supprimes la fin, que tu enlèves ça et ça pour le passage à la radio. Tu fais une version radio où tu retires toute l'ambiance, le suspense, et tu donnes juste ce que les gens veulent. Désolé, je me suis un peu emballé.

Justement, j'ai d'abord entendu les premières chansons sorties au compte-goutte sur les plateformes de streaming, puis quand j'ai écouté l'album dans sa globalité, j'en ai eu une compréhension complètement différente. Est-ce que l'album est une collection de chansons ou un concept d'un tenant ?

Rob : [très spontanément] C'est une compilation de chansons. Je ne pense pas que ce soit un concept album. Il faut demander à Katie, c'est elle qui écrit les paroles, et aussi à David. David et Katie travaillent tous les deux sur les textes, mais je ne pense pas que, niveau composition, l'album suive vraiment un fil conducteur.
Shane : Le premier lot de chansons était plutôt une collection, il y en a quelques unes qui datent d'un moment. Nous en avions déjà certaines avant de reprendre l'écriture. Cette première collection est un peu le cœur de l'album que nous avons développé ensuite. Ce qui manquait nous a un peu guidés pour finir d'écrire et pour décider quelles chansons allaient compléter le reste de l'album.
Rob : Dans le groupe nous avons des petits noms pour les types de chansons. Genre, on a « chill bang », c'est un banger, un morceau plutôt entraînant mais avec un tempo un peu plus posé. Lent mais lourd.
Shane : Oui, et avec plus de place pour la mélodie et les voix.
Rob : Comme SOMEWHERE, c'est un chill bang, c'est un morceau lourd, très excitant, mais aussi assez relax et lent, un peu rêveur. Ensuite on a « Bang Bang », c'est un banger rapide, un rythme soutenu, un peu comme un chill bang mais pas lent. Euh, qu'est-ce qu'on a d'autre ? Je crois que c'est tout [rires]. Comme Mags disait, nous avions un paquet de morceaux que nous aimions vraiment, mais il fallait rajouter un truc ici et là. C'était un peu comme une recette, on se disait « OK, il faut un chill bang ici et un bang bang là ». Et voila !
Shane : Il y a quand même eu pas mal de réflexion sur l'ordre des morceaux et sur l'ambiance que nous voulions créer. Nous avons intégré des enregistrements ambiants dans les morceaux, pour que le flow de l'album donne plus l'impression d'un voyage, et un peu pour que tout ça s'enchaîne bien esthétiquement.

Vous avez dit tout à l'heure que l'album était plus coloré, et il y a une certaine joie qui s'en dégage. Êtes-vous des optimistes ?

Rob : Oui, on peut dire ça. Je suis plutôt optimiste et je vois le bon côté des choses. Peut-être que dans les paroles, tu pourrais dire qu'il y a un peu d'optimisme, mais c'est le domaine de Katie, je ne veux pas parler pour elle. Je trouve que c'est peut-être plus optimiste comparé à l'album précédent. Pour rester dans mon domaine, nous avons plus de morceaux avec des accords majeurs, des compositions qui sonnent un peu plus optimistes. Du coup, je pense que cet album a une sorte de légèreté et de joie.
Shane : Oui, c'est clairement plus énergique, je pense que c'est quelque chose que nous avons toujours cherché à faire, que ce soit dans les tempos, les accords, les tonalités, ou juste la façon dont nous avons sculpté les sons pour que ce soit plus direct, plus excitant, et plein d'espoir. L'album précédent a été écrit pendant le confinement, nous ne faisions pas grand-chose, le monde entier était enfermé dans sa tête, anxieux et déprimé. Quand le monde s'est rouvert, nous avons commencé à voyager et à vivre plein d'expériences.

Parlant de voyages, vous êtes partis en tournée avec The Cure en Amérique Latine. Comment était-ce ?

Mete : C'était dingue.
Shane : Oui, c'était incroyable. J'ai encore du mal à croire que c'est vraiment arrivé.
Rob : Par quoi commencer ?
Shane : Déjà, c'était un vrai honneur d'être invité par The Cure. Nous n'avions jamais joué en Amérique du Sud avant, donc chaque moment était nouveau, incroyable, intéressant. Les fans là-bas étaient géniaux. C'était vraiment cool de jouer dans ces grosses salles. Même si nous n'étions que le groupe d'ouverture, l'accueil était très chaleureux, certains endroits étaient blindés.
Mete : Dès l'ouverture des portes, tu pouvais voir une foule de fans courir vers la scène pour être placé devant et c'est nous qui les accueillons [rires].
Shane : Certains ont adoré notre musique, d'autres n'en avaient pas grand chose à faire, mais c'est comme ça quand tu fais une première partie, surtout d'un groupe aussi énorme.
Mete : Un de mes souvenirs les plus dingues, c'était à Lima au Pérou. C'était dans un stade en plein air avec 30 000 personnes. Tu vois, quand tu fais la première partie, tu te dis que la salle ne sera pas encore remplie pour toi. Mais une de nos managers, Molly, est sortie pour aller mettre de l'eau sur la scène. Et quand quelqu'un arrive sur scène, le public se dit que ça va commencer et tout le monde à crier, ils étaient juste hyper contents pour The Cure. C'était tellement fort qu'elle allait se sentir mal. Quand le public hurle, c'est une chose, mais quand tu es de l'autre côté devant 30 000 personnes, c'est comme un mur de son qui te frappe, tu le ressens physiquement. C'était complètement dingue. The Cure étaient toujours très occupés à faire leurs trucs, nous n'avions pas trop l'occasion de discuter, mais ils venaient toujours nous voir pour nous dire bonjour.
Rob : Ils étaient vraiment sympas. Ils vérifiaient régulièrement que tout allait bien pour nous, parce qu'ils savaient que c'était notre première fois en Amérique du Sud. Nous avons voyagé en jet privé, nous avons logé dans des hôtels dingues, c'était vraiment très chic. Nous étions vraiment gâtés. Tu peux imaginer, revenir de ce genre de tournée et ensuite jouer un truc normal...
Shane : Ça m'a pris des mois pour récupérer, ça a pris un moment. [rires]
Rob : C'est fou que Robert Smith soutienne notre groupe ! Sérieux, quand je m'entends le dire je trouve ça dingue. C'est un type formidable.


Ça a changé votre façon de voir les choses ?

Shane : C'est un niveau de concerts que nous n'atteindrons probablement jamais, c'est presque une anomalie. Je ne pense pas que nous soyons un groupe de stade, même si nous avons adoré jouer devant autant de monde. Nous sommes très reconnaissants d'avoir eu cette chance. Mais après toute cette tournée, je suis vraiment très motivé pour retourner en Amérique du Sud afin de jouer dans des clubs, des endroits sombres avec des plafonds bas et bourrés de monde, quelques centaines de personnes en sueur dans un club, à Buenos Aires ou Santiago, tu vois. Bref, j'espère que ça arrivera bientôt.
Mete : Oui, nous avons très envie d'y retourner.
Rob : Beaucoup de gens ont découvert notre musique grâce à ces concerts. Non seulement Robert Smith et The Cure nous ont emmenés en tournée pour vivre cette expérience, mais en plus ils nous ont mis devant tellement de monde que ça crée une opportunité, un potentiel pour que nous puissions y rejouer dans le futur.

Plus près de chez vous, la scène Irlandaise semble en ébullition. A quoi tient ce dynamisme ?

Rob : L'Irlande, c'est un truc à part. La scène musicale est très active, mais l'île est assez petite, tu peux traverser du nord au sud en cinq, six heures, peut-être moins. Du coup, il n'y a pas beaucoup d'endroits pour faire des concerts et les salles sont souvent petites. À cause de ça, plein de groupes de styles différents se mélangent tout le temps. A Dundalk, la ville d'où nous venons, à environ une heure au nord de Dublin, toutes les personnes qui jouent dans un groupe se connaissent au moins un minimum. Nous nous entraidons, c'est une communauté qui n'est pas liée à ton style musical indie, traditionnel, r'n'b ou autre. Il y a un mélange culturel, une sorte de pollinisation croisée. Prends un groupe comme Lankum, ils ont un son qui englobe plein d'influences traditionnelles, mais aussi des vibes modernes et un peu de drone metal en fond. Ils font le lien entre la musique folk et la musique des groupes à guitares. En Irlande, les groupes traditionnels ou plus rock sont tous dans la même pièce en train de discuter. Ça crée une scène très forte, mais je la décrirais pas comme une scène rock, indie ou disco, c'est vraiment une scène de musiciens.
Mete : C'est comme quand les gens parlent de la scène londonienne, il y a en fait des tas de groupes au style différent.

Et comment travaillez-vous sur l'aspect visuel du groupe ?

Rob : David est quelqu'un de très visuel, super créatif. Il travaille tout le temps sur des idées de visuels et d'affiches, toutes ces choses. Il est vraiment doué pour ça, mais si quelqu'un a une idée claire pour une pochette d'album ou de single, le groupe est toujours ouvert à écouter différentes propositions. C'est toujours une histoire de collaboration dans le groupe d'abord, pour capter un peu comment nous ressentons l'album. Je me souviens que la couleur violette revenait souvent au début de l'écriture, pour une raison que je ne m'explique pas trop, ça semblait être une sorte de fil conducteur entre nous. Si j'avais dit que je sentais l'album plutôt vert ça aurait été une autre conversation. C'est quelque chose de très subtil entre nous, presque ésotérique, mais au final c'est nous, en tant que groupe. A partir de ça, David et l'artiste, Anton Reva pour WE WERE JUST HERE, échangent ensuite sur comment les réaliser. Molly et Joey, nos managers, étaient aussi là pour nous guider, donner leur avis ou leur ressenti. C'est très collaboratif, mais David aide beaucoup.

Enfin, vous allez jouer à guichet fermé ce soir. Y a-t-il d'autres dates de prévues ?

Shane : Oui, là c'est juste une mini tournée pour annoncer la sortie de l'album, en choisissant des lieux sympas et en faisant des petits concerts. Ensuite, nous faisons une tournée des disquaires pendant la semaine de sortie de l'album. Il y aura une tournée l'année prochaine, c'est en préparation pour le printemps et l'été [ndlr : depuis une tournée a été annoncée, avec des dates à Paris et Bruxelles en avril].
Rob : Les gens doivent aimer l'album, et après nous ferons les concerts. C'est un peu comme dans Wayne's World, « si tu l'organises, ils viendront ». C'est dans Wayne's World 2, ils montent un festival qui s'appelle Field Of Dreams.

Merci, vous voulez ajouter quelque chose ?

Shane : Nous avons juste hâte de jouer ce soir. Nous n'avons pas joué au Point Éphémère depuis 2019, en première partie de Fontaines D.C.. C'était un super moment, des souvenirs vraiment marquants.
Mete : C'était le dernier concert de la tournée, non ?
Rob : Non au contraire, le premier, c'était notre première date en dehors de l'Irlande ou du Royaume-Uni.
Shane : Nous avions été super bien traités. L'accueil et le catering avaient été géniaux.
Rob : Un grand merci à Fontaines D.C. pour nous avoir embarqués dans cette tournée et pour leur soutien toutes ces années. Ils ont vraiment été au top. Un peu comme The Cure, ils ont clairement eu un impact positif sur la carrière de Just Mustard. Donc merci beaucoup à Fontaines D.C. pour ça, big up à eux.
Mete : Oui un grand merci à eux !
Shane : Et au staff du Point Éphémère pour comment ils traitent les groupes, franchement, c'est top.