School Of Language

Tout aussi regrettable qu'éphémère, eut égard au fait que le retour du trio soit d'ores et déjà programmé l'été prochain, la séparation temporaire de Field Music l'année passée aura ainsi donné naissance à School Of Language, projet solo de David Brewis dont le premier album sort sous le nom de Sea From Shore chez Memphis Industries. Un premier essai surprenant, tout en nuances, et centré sur un songwriting discret laissant libre cours à l'imagination de l'anglais.

Sea From Shore est ainsi une oeuvre née de l'imagination d'un seul homme, créée pour n'être interprétée et comprise que par lui-même. Pour preuve, la présence de pas moins de quatre variantes ou volumes du titre Rockist, supposés compter les rêves éveillés du compositeur et judicieusement placés en ouverture et clôture de l'album. Ses mots et pensées, David Brewis les a mis en musique avec une grande discrétion, accordant majoritairement ses faveurs aux instrumentations au détriment d'un chant bel et bien secondaire. Les quelques coups d'éclat vocaux sont ainsi à porter au crédit de quelques invités de luxe, parmi lesquels Barry Hyde et David Graig des Futureheads sur le très convaincant Disappointment '99 ou encore Marie Nixon (Kenickie, Rosita) et Sarah McKeown.

Le lien entre Field Music et School Of Language est tellement maigre que les publics auxquels se prédestinent leurs albums respectifs pourraient n'avoir aucun lien. L'aspect enjoué des compositions des premiers semble évaporé sur les titres écrits par David Brewis sur Sea From Shore, celui-ci ayant pris le parti de complexifier les mélodies, de rallonger sensiblement la durée de ses titres tout en expérimentant à travers l'utilisation d'une très grande variété d'instruments (harmonica, piano, violon...). L'électrique semble ainsi prendre par instant le pas sur l'acoustique, quelques embardées dans les univers électroniques ou country état ainsi osées sans jamais oublier d'effectuer au final un retour dans l'univers pop typique du nord de l'Angleterre, ou même d'achever l'aventure avec des guitares plus noisy sur Rockist Part 4.

Très personnel, ce premier album de School Of Language fourmille d'idées et surprend souvent de par ses arrangements et ses soudains changements de direction. De quoi susciter une certaine curiosité, mais peut-être pas un intérêt soutenu sur la durée...