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Bauhaus

Go Away White

Bauhaus - Go Away White
Chronique Album
Date de sortie : 03.03.2008
Label : Cooking Vinyl
35
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 16 mars 2008
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1er novembre 1998, devant la mutualité à Paris, en ce jour de fête des morts et lendemain de Halloween, les vampires et nonnes aux teints blafards sont de sortie. Les Bauhaus sont de retour à Paris pour la première fois depuis quinze ans. Qu’attendre d’un groupe qui se reforme après un si long silence ? Pas grand chose et pourtant le show fût incroyable. Les sonorités des instruments et la mise en scène de grande classe rappellent que ce groupe a été grand et que ses membres toujours de grands musiciens.

Dix ans plus tard, une autre tournée de reformation et maintenant un album, vingt-cinq ans après Burning From The Inside. Qu’en attendre alors que le dernier album avait vu le groupe prendre un virage relativement plus civilisé ? Après le bon coup précédent, tous les espoirs sont permis et donc toutes les déceptions aussi.

A la première écoute j’ai l’impression d’entendre du Love and Rockets chanté par Peter Murphy. Ce dernier est le chanteur de Bauhaus et dans sa carrière solo il a évolué vers une musique moins brute et moins sombre, aux influences toujours marqué par David Bowie et son complice Brian Eno, plus ouvert et plus intello aussi. Love And Rockets, ce sont les trois autres membres du groupe qui ont eu un gros succès aux Etats-Unis grâce à leur new wave easy-rider. Tout cela est bien éloigné des petites bombes gothiques post punk du groupe pionnier de la batcave.

Cela étant dit, une seconde écoute de ce disque n’est pas si désagréable. Nous sommes en présence d’un disque spontané d’un groupe virtuose qui s’amuse et se (re)découvre sans sombrer dans du dark jazz incompréhensible. International Bullet Proof Talent et Enldess Summer Of The Damned avec leurs boucles répétitives et leurs breaks bruitistes ont tout du jam réussi et sont entraînantes. Vous avez envie de prendre vos petites cuillères et de taper partout pour entrer dans ce rite tribal. Saved est un cauchemar fiévreux de plus de six minutes avec un saxophone migraineux tout droit sorti de Swing The Heartache. The dog's A Vapour est un autre cauchemar, si on pouvait faire un tube avec ce genre de musique, ce serait un hit.

Finalement, à force de l’écouter, ce disque est envoûtant, un peu malsain et surtout pas guignol, ce qui manque à tous les groupes gothiques qui tournent en ce moment. Enregistré en moins de trois semaines dans une petite ville de Californie, les quatre musiciens de Bauhaus ont fait ce qu’ils ont toujours fait ensemble, une musique expressive et sombre inspirée par David Bowie côté glam et les film de Tod Browning côté obscur. C'est aussi bon que leurs premiers disques, mais le vingt-et-unième siècle avait-il besoin d'un nouvel album de Bauhaus ?
tracklisting
    01. Too Much 21st Century
  • 02. Adrenalin
  • 03. Undone
  • 04. International Bulletproof Talent
  • 05. Endless Summer of the Damned
  • 06. Saved
  • 07. Mirror Remains
  • 08. Black Stone Heart
  • 09. Dog's a Vapour
  • 10. Zikir
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    Enldess Summer Of The Damned - Black Stone Heart - Dog's A Vapour
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