The Week That Was

Peter Brewis tente l'aventure solo loin de Field Music avec un premier album très rock fm, qui dénonce toutes télécommandes en l'air, l'overdose médiatique à laquelle l'homme moderne est assujetti. Un bel élan calibré qui fredonne « fuck » à Big Brother et embrasse Peter Gabriel.

Depuis plus d'un an, la formation Field Music s'étiole. Riche de 2 albums, (un premier, éponyme sorti en 2005, puis un second Tones of Town, en 2007), le groupe voit ses membres aspirer aux joies d'une carrière solo, du moins temporairement. David Brewis fut le premier a s'éclipser, rejoint ces derniers temps par son frère, Peter, et son conceptuel projet, The Week That Was. Ecrit et réalisé dans les mêmes studios que ceux de Field Music, l'album autant inspiré à la fois, par la musique la plus démocratique et la plus correcte des années 80, que par l'oeuvre littéraire de Paul Auster, fourmille de questionnements existentiels sur la place occupée par les médias dans nos vie, le discernement de la réalité et de la fiction ; l'information, de la propagande et l'influence de ce petit manège sur notre conscience. Un exercice de réflexion, qui dans le contexte politico-médiatique actuel, ne devrait, à priori, poser aucun problème de retranscription...

Quoi qu'il en soit, Peter Brewis nous rejoue les grandes scènes de Brazil, prend son costume ailé et vole au-dessus des mêmes contrées que celles empruntées par le répertoire de Kate Bush. Attention à ne pas piquer du nez : la voix a cet aspect parfois synthétique et rappelle de mauvais souvenir tel que celui de Duran Duran...Mais bien heureusement, le cauchemar s'arrête là. Les cordes s'en donnent à coeur joie (Yesterday's Paper, The Story Waits For No One) et apportent des airs de thriller néo-classique dans lequel c'est le déluge à chaque scène. La pureté des arrangements effleure le monde de Bryan Ferry (The Airport Line), et fait passer la pilule 80's sans difficulté. Epaulé sur ce parcours initiatique par ses camarades de Field Music sur certains morceaux, Peter peut se laisser aller en toute quiétude et nous raconter son rêve éveillé, celui d'un monde meilleur, mais surtout celui d'un membre d'un groupe qui voulait produire, chanter et jouer un album féerique et intelligent.

Ce souhait-là est bien exaucé, c'est toujours ça de pris.