Underground Railroad

N'en déplaise à ses détracteurs, l'exception culturelle française existe toujours et porte notamment le nom d'Underground Railroad, bande-son destroy, psyche-grunge qui ira à merveille en ces temps de crise de nerfs mondiale généralisée.

Tout commence de la même façon. Un groupe de potes qui se rencontrent dans la cour de l'école, une fille pour moteur et un leader qui écrira paroles et textes. Ensemble, en bon français, selon leur génération, ils s'inspireront de leurs groupes fétiches pour écrire des morceaux qui feront pogoter les lycées de France. Tout ceci serait charmant si des groupes, aussi talentueux soient-ils, dont les membres nés entre 85 et 90, n'eurent pas l'idée de faire depuis 2003 la même chose, à savoir un revival mi-Sonics mi-Stooges, hanté des Clash et de son descendant Libertines. Voilà pour la malheureuse histoire. Un bon élan underground, qui se transforme en mode, en effet de masse. Music for the masses, dirait-on... Oui mais là, c'est trop. Heureusement, certains se démarquent : The Teenagers (localisé sur les radars du NME) , Tahiti 80, MyPark, Minitel Rose et tout le reste ; tout ce qui délaisse le Perfecto, le Gibus : on ne va pas vous refaire la panoplie.

Underground Railroad, fait justement partie de ces gens qui se démarquent de la masse. Le groupe formé à Paris s'est vite embarqué dans une aventure londonienne peu après la sortie de son premier album Twisted Trees en 2006, avec des concerts remarqués notamment, en première partie de Dinosaur JR.
Le résultat est là, probant, incroyablement sexy et crade. Des titres tels que Poems for Freaks servent d'antidote aux inconsolables fans de Nirvana, tandis que NYC (money money) sonne comme la face B d'un single de Rage Against The Machine. Nouvelle Courtney Love, Marion enivre nos oreilles de sa voix dangereuse et troublante sur 25 ou Stuff in Your Pocket. En anglais dans le texte, (parce que, on ne le redira jamais assez, mais ce n'est pas parce qu'on délaisse le français qu'on est pas intègre), Underground Railroad sauve la mise du bon goût français, et proclame le retour de l'élégance, à coups de poches trouées, et de clopes dans le gilet.

Un album qui proclame enfin, le retour du rock en France !