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Eugene McGuinness

Eugene McGuinness

Eugene McGuinness - Eugene McGuinness
Chronique Album
Date de sortie : 13.10.2008
Label : Domino Records/PIAS France
35
Rédigé par Kris, le 28 octobre 2008
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Eugene McGuiness est en quelque sorte à la pop baroque ce que Jim Noir est au rock psychédélique. Deux jeunes artistes fougueux à la créativité totalement décalée de leurs contemporains. Atypique et follement libre interprète de sa culture ingérée, cette nouvelle génération de songwriters livrent une lecture bien inédite d’une époque qu’ils n’auront pas connu. L’intérêt suscité par cette fraîcheur est ainsi basé sur la différence de référentiel sur laquelle se fonde l’univers musical de ces artistes que l’on aime à croire novateurs, car inédits. Mais qu’en est-il vraiment ?

Cette vive énergie dont fait preuve Eugene McGuinness renforce cette image attractive de grand constructeur pop. On décèle dans cette musique à l’ornementation très typique de la pop fine des années soixante, une réelle volonté de retranscrire le monde dans lequel il a grandi, dans lesquels ses épanouissements artistiques se sont le plus exprimés. Bien différent des vagues secouant la scène musicale anglaise actuelle, McGuinness puise son inspiration dans ce berceau encore bien trop peu usité.

De nombreux fantômes se bousculent ainsi au sein de ce premier album éponyme de l’Anglais, comme Ray Davies, Scott Walker ou encore Morrissey. De petites perles comme Fonz ou Nightshift viennent donc ponctuer cet album résolument hors de son temps. Maintenant, la question se pose au sujet de sa qualité en dehors de son contexte ; que vaut donc Eugene McGuinness hormis sa qualité intrinsèque d’atypie musicale ? Si des chansons comme Rings Around Rosa ou Atlas valent effectivement de s’y attarder, on remarque surtout au fil des écoutes que le jeune McGuinness peine sur la longueur à se démarquer de ses références qu’il s’évertue à ne pas cacher, au risque de masquer sa propre identité.

Au-delà du goût du de l’inédit, de la grande qualité d’écriture de ces mélodies aux faux rythmes, à la fois entraînantes et bien posées (Moscow State Circus, Not So Academic), Eugene McGuinness pêche par un mimétisme parfois beaucoup trop appuyé. De plus, il partage avec son congénère Patrick Wolf la même utilisation de leur voix élastique comme instrument à part entière, tantôt grandiloquente, tantôt passablement agaçante. Eugene McGuinness n’existe donc qu’à la marge, dans ce mélange de rétro-modernisme de pop précieuse, comme un prêcheur d’une plus grande voix. Au-delà de l’excitation de l’inédit, on a finalement affaire à un album de qualité parfois inégale, mais aux inspirations toujours bien senties. De bons moments, mais on attend surtout avec impatience la seconde étape. Celle de la transcendance de cette époque qu’il aime tant, pour la transposer au présent.
tracklisting
    01. Rings Around Rosa
  • 02. Fonz
  • 03. Wendy Wonders
  • 04. Moscow State Circus
  • 05. Those Old Black And White Movies Were True
  • 06. Nightshift
  • 07. Atlas
  • 08. Knock Down Ginger
  • 09. Crown The Clown
  • 10. Not So Academic
  • 11. Disneyfied
  • 12. God In Space
titres conseillés
    Fonz, Nightshift, Atlas
notes des lecteurs
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