O' Lovely Lie

Réunissant en son sein les membres de diverses formations de la scène de Nottingham, O’ Lovely Lie se présente, en conséquence, de prime abord, comme, à la fois, une compilation de talents reconnus et un véritable laboratoire de recherches musicales. En effet, leur premier opus, No In, No Out, No Echo, au gré des neuf compositions proposées, foisonne d’innovations mélodiques et d’instruments de tous ordres, en vue de créer un univers à forte coloration rock inédit. Reste à vérifier si la magie opère et l’alchimie est réalisée, bref si l’accord parfait est atteint.

A peine passée l’introduction du titre qui ouvre la marche de l’album, Cinderella, un déferlement sonique nous submerge, fait du déchaînement d’une multitude d’instruments, jouant tous à l’unisson, et du chant féminin, soutenu par des chœurs plus virils qui s’apparentent à des soupirs. Et on ne peut s’empêcher d’opérer une filiation avec les mélodies très sombres, torturées et obsessionnelles à souhait, de l’ère coldwave des années quatre-vingts, notamment celles de Christian Death ou Bauhaus. Fashionista, morceau où le chant masculin prend le pouvoir, nous fait plonger encore plus profondément dans les affres de l’univers de Rozz Williams et de Peter Murphy.

Cependant, O’ Lovely Lie est bien loin de se borner à revisiter la galaxie gothique d’un passé plus ou moins récent, et les chansons suivantes en donnent la preuve irréfutable. En effet, depuis I Have No Ghosts, véritable ode à la mélancolie, jusqu’à Fear Of The Sea, instrumental subtil et enlevé, à l’atmosphère minimaliste et sobre, le quintette dévoile de nouvelles cordes à son arc, en explorant d’autres horizons. Ainsi, le somptueux et très électrique Infect The City qui clôture l’opus ne laisse aucune ambiguïté quant aux ressources de la formation ainsi qu’aux ambitions affichées. Alliant pureté harmonique et mélodies accrocheuses, rage et véritable attitude rock, dans une furie sonore qui flirte souvent avec le chaos sans jamais basculer dans la cacophonie, O’ Lovely Lie réalise un coup d’éclat en illuminant le microcosme du rock britannique des feux de son arc électrique et éclectique.