Jeremy Warmsley

Lorsque la Grande-Bretagne exporte sa principale ressource naturelle, à savoir le songwriting pur pression, cela donne un album délicat et rare, à l'image du second opus signé chez Transgressive Records de Mr. Warmsley, le meilleur disque de Jeremy.

Cocorico toute ! On ne le répétera jamais assez, mais du sang franchouillard coule dans les veines de l'un des meilleurs espoirs du songwriting britannique, alias, Jeremy Warmsley. Londonien âgé d'un quart de siècle, l'homme est un artiste multi instrumentaliste, véritable touche-à-tout, aux influences hétéroclites, allant de Brian Eno et des Kinks, à Björk. Timide, sur son premier opus autoproduit, Jan 76, qui offrait un tête-à-tête hésitant entre piano et guitares, Jeremy Warmsley se permet aujourd'hui une production plus audacieuse et moins empruntée. Voici quelques mois, on sentait déjà le vent tourner avec un single Boat Song, acoquiné d'une face B simplement géniale : Temptation, la reprise du célèbre titre de New Order. Epaulé aujourd'hui à la production, sur son How We Became, par Markus Dravs (Coldplay, Arcade Fire, Björk) , Warmsley opère un grand revirement en acceptant de travailler en équipe avec un autre producteur que lui-même, lui qui à la sortie de son précédant opus, affirmait plus que jamais vouloir tout contrôler, seul.

Le résultat est probant, et démontre des progrès et une telle évolution, qu'on a du mal à imaginer quel degré de perfection atteindra le 10ème album de Jeremy Warmsley, si on considère l'excellente évolution réalisée en moins de deux ans. L'opus est en quelque sorte une improbable rencontre entre Beirut et Radiohead, l'émotion parfois grandiloquente d'une voix plaintive et la gaieté proférée par des arrangements classes et légers, aussi frais que les mélopées de Rufus Wainwright, Sufjan Stevens ou Conor Oberst. Ce gars-là est du même calibre que ces trois deniers, alliant l'art du songwriting tel qu'on le connaissait et l'art de la sublimation qu'on cherche en chaque nouvel album, chaque nouvelle découverte. On retiendra un Lose My Cool pop à souhait, flirtant avec Pop Levi, et un Dancing With The Enemy d'une rare bonne humeur, rééquilibré par un Pressure qui devrait ravir les fans de la bande de Thom Yorke.

Sobre et unique : une merveille !