Wet Paint

Trois membres d'Absentee s'autorise une fugue lo-fi, quelques mois après la sortie du dernier album de la formation, l'excellent Victory Shorts, et produisent un premier album qui prend ses racines dans le plus fertile des terreaux grunge, pré-Nirvana sous l'appellation Wet Paint.

Le ton avait été donné dès fin 2008 avec Underground Railroad et ses sursauts à la Hole. Qu'on se le dise, 2009, qu'elle soit de la meuf ou pas, est une année placée sous le signe du revival indé fin 80/ début 90. Un indice ? L'emblématique Sonic Youth s'apprête à réapparaître en juin prochain, accompagné de Mark Ibold le bassiste de Pavement sur un morceau. En attendant, Wet Paint, projet parallèle de 3 des 5 membres d'Absentee, (Babak Ganjei, Laurie Earle et Melinda Bronstein) s'éloigne du courant country et folk auquel on nous avait habitué pour un album au son saturé, noisy et désabusé.

It Rots, enregistré dans une urgence très punk sur le label Trial and Error Recordings, en deux jours du côté de Whitechapel, annonce dès les premières notes de By Myself une désinvolture revendiquée. Largement inspiré par le son de Dinosaur Jr., Wet Paint apporte ce courant glacial qui parcourt votre colonne vertébrale à coup de batterie incontrôlable et de refrains entônnés en choeur mais surtout très fort (Bellyaches, Hug it Out). Il est possible que si Lou Reed avait eu 20 ans en 2009, il aurait formé un groupe tel que Wet Paint ; un groupe lunatique aux instrumentations survoltées et au chant mélancolique, une supernova caractérielle et incontrôlable, tantôt grunge, tantôt folk, à la façon du morceau le plus représentatif de l'album : Bad Education.

Un premier essai prometteur et réussi.