Sam Isaac

Après avoir appâté sporadiquement un auditoire curieux avec de nombreux singles annonciateurs d’un talent certain, Sam Isaac nous gratifie de son premier album studio intitulé Bears, fruit d’une entente presque familiale entre lui-même et ses amis qui tantôt s’occupent des visuels graphiques, tantôt des enregistrements, de manière judicieuse et efficace à entendre l’agréable résultat final.

En effet, le jeune anglais semble avoir découvert la formule du succès, en nous offrant un premier effort mêlant à merveille mélodies pop moelleuses, chants doux et intelligents d’une élocution parfaite aux paroles éclairées, le tout sur une écriture instrumentale poétique, ne laissant pas insensible quiconque ayant une oreille musicale développée. Incontestablement, le bonhomme fait partie de la classe des authentiques artistes, proposant son propre univers musical coloré, où il semble faire bon vivre, à l’image de ses pochettes d’albums, réel fil rouge de l’artiste, peintes entre pénombre et lumière, tout comme sa musique qui n’est jamais loin de basculer dans la mélancolie.

De plus, Sam Isaac accompagné de ses cinq musiciens semble indéniablement apprécier la scène, à voir le compteur de l’artiste qui en est déjà à plus de trois cents dates selon ses dires, prouvant à quel point l’album prend une autre dimension sur scène et se voit être exalté par la communion entre le chanteur et son public, comme par exemple, on l’imagine, en jouant le remarquable titre Sticker, Star And Tape et son tempo relevé, sa guitare acoustique, son synthétiseur mélodique son chant saccadé sur les couplets et ses chœurs résonnants sur les refrains, ou encore en interprétant la chanson agitée Fire Fire au refrain fédérant, qui ne devrait pas manquer de mettre le feu à la salle.

D’autres titres tirent leur épingle du jeu, dans un registre plus détendu et émotif, on pense à l’émouvante ballade What Good Did You Do? où Sam Isaac, guidé seulement par une guitare sèche, accompagné par un fond sonore de violons et de xylophones, nous plonge à ses côtés dans une tristesse amoureuse attendrissante, ou encore à Apple Tree, titre nostalgique clôturant le disque, entre piano déchirant, guitare légère et chant poétique à souhait.

Ainsi, à l’heure du bilan, on peut librement affirmer que le virtuose Saam Isaac est parvenu à nous enchanter, distillant avec subtilité et poésie ses douces harmonies pop, offrant un monde sonore teinté et singulier. Un disque à écouter et à réécouter.