Adam Masterson

Les très bons disques sont rares. Les excellents disques le sont encore plus. Et ceux qui vous marquent vraiment peuvent parfois se compter sur les doigts des deux mains. 'One Tale Too Many' fera sans aucun doute partie de cette dernière catégorie pour pas mal de personnes, en tout cas pour moi c'est certain.

Jeune songwriter de 23 ans qui a déjà eu la chance de tourner avec les Stereophonics (et probablement de les ridiculiser au passage), Adam Masterson offre donc un premier album magnifique enregistré en 4 jours, 4 jours pour "laisser les chansons parler d'elles même". Il en ressort une fraîcheur surprenante et bienvenue qui rappelle les disques des années 70. L'esprit y est, l'inspiration également, les huit titres sont autant de bijoux dont la douceur et la beauté vous emmènent dans un univers musical d'une cohérence et d'une homogénéité rare.

Tout cela est enrichi d'une grande aisance vocale qui lui autorise pas mal de variations dans son timbre : voix cassée, voyages dans les aigus,…Certains la comparent déjà à Richard Ashcroft ou à Adam Duritz (Counting Crows), mais en réalité sa voix n'appartient qu'à lui et séduira du monde, beaucoup de monde.

La musique d'Adam ressemble fort à de la folk, mais enrichie grâce à divers instruments : flûte, saxo, cor anglais (si! si!) ou encore violons. Utilisés à merveille, ils apportent une dimension supplémentaire. Cependant, on reste dans cette intimité acoustique et poétique chère à ce style, et on s'y perd. Same Sad Story est probablement la chanson la plus fédératrice de l'album et est vraiment réussie, mais elle n'atteint pas la magie et la beauté divine qui ressortent de titres comme Sunlight Song, Into Nowhere Land ou Sarah Queen Of England, cette dernière étant un clin d'œil osé et génial à Springsteen et sa chanson Mary Queen Of Arkansas présente sur le premier album du boss. Et la référence n'est pas usurpée, tant des premières notes de What Yesterday Brings à la conclusion apaisée de Beneath The Moon, Adam Masterson arrive à envoûter l'auditeur en permanence.

"A sparkling debut" comme l'écrit Uncut.