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Baddies

Do The Job

Baddies - Do The Job
Chronique Album
Date de sortie : 21.09.2009
Label : Medical
35
Rédigé par Aurélien, le 2 octobre 2009
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Il y a des groupes qui montent et qui montent, méconnus au premier abord par faute de soutiens financiers, puis graduellement postés sous le feu des projecteurs en un rien de temps, à force d’abnégation, de sueur et de singles réussis, suscitant dans la foulée une certaine attente musicale et un réel engouement auprès des quelques mélomanes éclairés qui ont eu la chance de saisir au vol, au gré du hasard, quelques sonorités prometteuses.
Ensuite, arrive pour eux, le délicat moment de la confirmation, matérialisé par un premier album studio, entre joies et déceptions, étape cruciale dans le chemin de vie d’un groupe quelconque ou simple formalité pour les plus talentueux du lot. En ces temps de rentrée artistique, les quatre anglais de Baddies ont pleinement conscience de cette périlleuse situation.

Attendu au tournant après une tournée estivale épique, plusieurs singles accrocheurs dans la besace dont le rageur Battleships et l’énergique Holler For My Holiday, le quatuor sort dans les bacs, par le biais de son propre label Medical, son Do The Job, un premier effort studio explosif à situer dans la catégorie « alternatif post-punk pop » selon les dires du groupe.
La formule sonore plaît, mais ne laisse pas le temps de souffler. Les douze titres, ne dépassant que rarement les trois minutes en moyenne, font l’effet d’une déferlante de décibels. Le chant saccadé de Michael Webster, toujours à la limite du rap, sorte de cascade verbale mouvementée, avivée en permanence par un tempo rapide et par la batterie soutenue de son jumeau Jim, n’y est pas pour rien dans l’affaire. Voilà pour le côté brut.

Après le gros oeuvre, place aux finitions qui sont concrétisées par des riffs simples mais efficaces. En effet, la justesse harmonique relative des cordes dont celles du guitariste Simon Bellamy et du bassiste Danny Rowton apporte à Baddies la couche sonore nécessaire pour toucher un plus large public. Et en guise d’ultime fignolage, fédérant tout le groupe, la délicatesse acoustique des chœurs quasi-omniprésents achève d’apporter la fraîcheur mélodique nécessaire pour différencier les quatre musiciens de la masse.
Dignes héritiers par moment de The Clash, Talking Heads ou encore Queens Of The Stone Age, les quatre gaillards mélangent sonorités old school, pensées pop et force rock. Le groupe se voit même être magnifié à travers certains morceaux juissifs tels que l’accrocheur Open One Eye et son refrain enivrant, At The Party et sa profonde puissance, puis finalement l’outro Paint This City qui conclut en beauté un album carburant à la vitesse du son, voir plus.

Néanmoins, les plus frileux d’entre nous auraient éventuellement souhaité que les quatre jeunes anglais entrecoupent Do The Job par plus de détentes, voir d’avantage de repos auditifs. Ou alors ils auraient simplement pu reprocher à Baddies cette brutalité sonore et un manque criant de sensibilité, bref de ne pas faire dans la dentelle, comme par exemple sur la chanson Pisces; ce n’est pas faux.
Cependant, après réflexion faite, on arrive à la conclusion que ce serait dénaturer l’essence même de Baddies et ne pas l’apprécier à sa juste valeur, c’est-à-dire un groupe, arrogant, bien trempé et qui l’assume.
tracklisting
    01. Tiffany... I'm Sorry
  • 02. Open One Eye
  • 03. Battleships
  • 04. Colin
  • 05. At The Party
  • 06. Pisces
  • 07. We Beat Our Chests
  • 08. Holler For My Holiday
  • 09. I Am Not A Machine
  • 10. To The Lions
  • 11. Who Are You?
  • 12. Paint The City
titres conseillés
    Open One Eye, Battleships, At The Party, Paint This City
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