4 Or 5 Magicians

Originaires de la station balnéaire de Brighton, 4 Or 5 Magicians auraient pu n'être qu'un énième groupe de pop typiquement britannique. Une idée préconçue s'avérant rapidement une erreur de jugement tant la scène alternative américaine semble avoir marqué de son empreinte le quintette et plus encore son premier album, Empty, Derivative Pop Songs.

L'écoute du seul I'm In The Band, titre d'ouverture qu'il serait presque naturel d'imaginer tel un potentiel tube sur les campus des universités américaines, suffit pour permettre à l'auditeur de rentrer de plein pied dans l'univers du groupe. La voix de Dan Ormsby s'y veut parfois irritante, peu variée voire redondante, et la découverte des onze autres compositions que ce premier effort a à nous offrir ne permet pas de remettre en cause ce premier constat pour le moins négatif. En effet, les chansons en elles-mêmes ne sont que difficilement mémorables en l'absence d'une quelconque complexité ou d'une recherche de profondeur, seules des influences pourtant difficilement digérées permettant encore au groupe de ne pas couler à pic sur la durée.
Ainsi, sans être flatteuse pour la formation anglaise, la comparaison avec moult artistes ayant fait la renommée de la scène rock américaine depuis plus d'une décennie est inévitable. Que le groupe adoucisse sa musique en s'orientant vers la pop ou électrise ses titres en poussant la puissance de ses guitares, la désagréable sensation d'écouter ici une collection de bsides de Nada Surf, Guided By Voices, Pixies ou Weezer, voire Nirvana lors de rares moments de laisser-aller, ne s'efface à aucun moment. Mais à quoi bon accorder de notre précieux temps à une pâle copie alors que les références sus-citées sont là, à portée de main ?

Si Empty, Derivative Pop Songs était un obscur « tribute album » à une scène reconnue pour la qualité de ses acteurs, son écoute attentive aurait peut-être été justifiée, ne serait-ce qu'à titre comparatif ou sous forme de nécessité nostalgique. Las, dans la situation présente, rares sont les motifs de satisfaction à tirer de l'écoute d'un album sans saveur ni réelle personnalité.